Chaque Français trie en moyenne 46 kg de déchets d'emballages ménagers par an. C'est un réel progrès pour l'environnement, mais un casse-tête de plus pour les collectivités locales qui doivent gérer les points de collecte en apport volontaire. La vitesse de remplissage des collecteurs de verre et de papier est en effet très variable. Les collectivités locales cherchent donc à optimiser leurs tournées de relève. Si la fréquence est trop faible, les conteneurs débordent en entraînant des nuisances (odeurs, encombrement, bris de verre, etc.) et les usagers ne trient plus leurs déchets. Si les tournées sont trop nombreuses, les camions parcourent inutilement plusieurs milliers de kilomètres par an. Ce qui se traduit par des émissions de gaz à effet de serre (GES) et un coût supplémentaire difficiles à justifier.
Sondes à ultrasons et relais GSM
C'est pour répondre à cette problématique que BH Environnement propose Syren, un système de télérelève de niveau. Celui-ci recueille à distance le degré réel de remplissage des points de collecte, grâce à un capteur à ultrasons. Moulé dans une résine antichoc et totalement autonome en énergie pendant dix ans, le dispositif électronique envoie ses données par ondes radio à l'entreprise de collecte. Les informations sont emmagasinées dans des concentrateurs radio, puis retransmises régulièrement par appel téléphonique au serveur central, via les relais GSM qui quadrillent la ville. La collectivité peut ainsi consulter les données à partir d'un site internet sécurisé, qui restitue le niveau de chaque conteneur à chaque heure de la journée. En cas de débordement inopiné, elle est alertée par un courrier électronique. Le système prédit aussi les risques de trop fort remplissage en fonction d'un historique individuel. Le service de relevage peut ainsi optimiser les tournées quotidiennes selon les niveaux réel et prévisionnel. Les conducteurs des camions disposent d'une carte dynamique leur indiquant où se situent les conteneurs à relever et leur proposant un itinéraire optimisé afin de réduire les temps de déplacement et les émissions de CO2 liées.Syren coûte environ 1 000 euros tout compris (installation, frais de communication, etc.) par conteneur, pour une durée de cinq ans. Cet investissement est compensé d'environ 40 % par la baisse des coûts opérationnels. Grâce aux relevés de niveau en temps réel, le taux moyen de remplissage passe en quelques semaines de 50 à 85 %, sans risque de débordement. “ Les kilomètres parcourus diminuent alors de 25 à 30 %, car on ne collecte que les conteneurs pleins ”, détaille François-Régis Meugniot, directeur de BH Environnement. A l'échelle d'une ville moyenne, cette optimisation représente plusieurs centaines de tonnes de CO2 économisées chaque année. “ La charge de travail et le budget nécessaire à la collecte diminuent également, le taux de recyclage s'améliore, la durée de vie des conteneurs est allongée au minimum de deux ans et celle des camions de trois ans ”, ajoute François-Régis Meugniot.Dans l'agglomération iséroise, 278 colonnes de verre installées
Aussi soucieuse de ses finances que de l'environnement, la communauté d'agglomération iséroise Grenoble Alpes Métropole (Métro) a équipé 278 colonnes de collecte de verre. “ Auparavant, les camions collectaient des colonnes remplies à 50 %. Aujourd'hui, le taux de remplissage moyen atteint 85 % ”, témoigne Olivier Peytard, chargé d'exploitation du service collecte des déchets de la Métro. De Montreuil à Ajaccio, en passant par Rennes, Strasbourg et l'Ile de Ré, plusieurs collectivités locales lui ont emboîté le pas.
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