L'implication croissante de la DSI dans la stratégie de l'entreprise est “ l'évolution la plus marquante ” de ses dernières années. C'est l'opinion de 72 % des directeurs informatiques du baromètre CIO 2011 CSC-01 Informatique. Evolution marquante, oui. Surprenante, non. Si sa participation aux instances décisionnaires est désormais la norme, le pouvoir du DSI va continuer de s'affirmer dans les années à venir. En cause, des ruptures qui s'accélèrent, se juxtaposent et imposent des mutations profondes (quasi à marche forcée) à l'entreprise. J'en citerais trois.
Trois mutations importantes
La première touche à l'excellence opérationnelle. La crise, mais surtout la globalisation de la compétition ont érigé le “ mieux, moins cher, plus sûr ” en exigence pérenne. Autrefois avantage concurrentiel, l'excellence opérationnelle est devenue un impératif catégorique pour l'entreprise, disons-le, une condition de survie.La deuxième mutation concerne l'innovation. Elle représente le corollaire tout aussi impérieux d'une économie qui se dématérialise. L'entreprise doit répondre aux attentes de clients qui sont entrés de plain-pied dans la mobilité, le web 2.0, le multicanal, la RFID, etc. Enfin la troisième mutation, l'intimité client est également vitale pour ne pas subir l'accélération des cycles, mais au contraire en tirer parti. Au premier rang : la génération Y l'a déjà compris, et nous réclame des outils et des écosystèmes réactifs, souples et collaboratifs.Dans cette course, l'entreprise adepte des processus formalisés peine à rattraper des clients devenus experts et des collaborateurs avides d'immédiateté. Hier précurseur, l'entreprise doit aujourd'hui accélérer son évolution afin de combler son retard. Les DSI jouent un rôle central dans cette transformation. Les conclusions de notre baromètre 2011 sont sans équivoque : pour 78 % des personnes interrogées, les DSI sont désormais attendus, avant tout, “ sur leur leadership en matière d'innovation et de création de valeur par les nouvelles technologies ”.Des ruptures sont à l'œuvre, nous le constatons chaque jour. Les entreprises commencent à transformer leurs réseaux en écosystèmes participatifs. La collaboration via les médias sociaux permet de diffuser les connaissances entre les salariés, les clients, les partenaires et la société en général. L'entreprise puise dans le savoir collectif afin d'innover. Ce processus de cocréation encourage l'intimité client et la définition de produits et services pertinents qui profitent à chaque partenaire.Un défi à relever
Le déploiement des technologies de la mobilité s'impose également comme une priorité pour plus de la moitié des DSI interrogés. Dans une économie qui se globalise, il s'agit d'apporter plus de souplesse à des collaborateurs qui ont besoin de collaborer quels que soit leur localisation ou leur fuseau horaire. Ce besoin d'agilité s'exprime aussi à travers le recours accru au cloud computing et aux ressources informatiques disponibles à la demande. Une infrastructure et des environnements de développement accessibles sur le web, un prototypage rapide, une approche plug and play livrable rapidement à moindre coût. Certes, ces mutations largement technologiques représentent un défi, et posent des questions de sécurité, de gouvernance, d'appropriation, etc. Mais elles sont porteuses d'excellence, d'innovation, d'agilité. Elles constituent à ce titre une réelle opportunité pour l'entreprise comme pour le DSI. Reste le facteur temps : le véritable avantage compétitif repose sur la capacité de l'entreprise à évoluer rapidement dans ce nouvel environnement. C'est ici et maintenant que cela se joue.
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