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Le volontariat international en entreprise, ou VIE, ouvre à un jeune diplômé la porte pour des missions à l'étranger. De quoi dynamiser un début de carrière.
Vous souvenez-vous de la ' coopération ' ? Elle donnait à un jeune le moyen d'effectuer un service civil au sein d'une entreprise française à l'étranger à la place du service
militaire. Le contrat de service national à l'étranger (CSNE) a disparu en 2001 avec la conscription. Mais il a été avantageusement remplacé par le volontariat international en entreprise.Ouvert aux hommes et femmes de 18 à 28 ans, le VIE dure de 6 à 24 mois. Les missions confiées vont de l'étude de marché au support technique, en passant par le déploiement d'une solution. Le jeune diplômé acquiert donc une expérience
et valorise ainsi son CV. L'entreprise, elle, peut tester un candidat. Pour 82 % d'entre elles, le VIE représente une forme de préembauche, mais aussi un marché sans investir dans le salaire d'un expatrié. Au-delà de l'exonération d'impôts et
de charges sociales, les PME bénéficient d'une réduction d'impôts pouvant aller jusqu'à 40 000 euros et représenter jusqu'à la moitié des dépenses exposées.En dépit de l'attrait de la formule, le monde high-tech reste en retrait. Sur les 3 512 VIE en poste en 2005, 105 seulement évoluaient dans le secteur des télécoms, et 67 dans l'informatique. La faute à la fois de la frilosité
des éditeurs et SSII français, et du manque de proactivité des jeunes diplômés. Avec quelque 600 offres mi-avril pour plus de 46 600 CV déposés, la concurrence est rude sur le site Civiweb. Même si un ingénieur anglophile, mobile et doté
d'une bonne maturité correspond au profil recherché, il ne peut en rester là. Il doit démarcher les entreprises tout en précisant le dispositif.
Différent d'un stage
Un effort de communication d'autant plus indispensable que les conditions régissant un VIE sont très réglementées. L'entreprise verse une indemnité mensuelle, qui varie selon la destination ?" de 1 260 euros au Maroc à
2 731 euros à New York ?", et s'acquitte des frais de gestion et de voyages. Mais c'est Ubifrance, établissement public dépendant du ministre délégué au Commerce extérieur, qui se charge de l'encadrement administratif et social. Même si
les rapatriements sont rares, Ubifrance s'enquiert que le jeune ait un tuteur sur place. A défaut, le tutorat est assuré par un conseiller de la mission économique locale.Pour Pierre Hulin, volontaire à San Francisco pour Planisware, il est plus intéressant de signer un VIE avec une PME. Elle offre une plus grande marge de négociation dans la prise en charge du logement ou de frais annexes, tels que
l'usage d'un téléphone mobile. ' Dans les grands comptes, les RH interviewent des VIE à la chaîne, en les traitant comme des stagiaires et en leur proposant les missions qui vont avec. Un ami a effectué un VIE de 14 mois pour
la Société Générale à New York. Son indemnité, d'environ 2 700 euros, peut paraître élevée, mais son logement n'était pas pris en charge. Et vu le coût de la vie, il ne lui restait plus grand-chose pour les loisirs. '
Une situation paradoxale pour un diplômé bac + 5 ou plus.x.biseul@01informatique.presse.frPour en savoir plus