Le Vieux Continent, terre fertile pour le Chinois Huawei

L'équipementier emploie 7 000 salariés et a créé six centres de R&D. La zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) dépasse désormais la Chine.

L'équipementier chinois, en dix ans de présence, aura réussi sa percée sur le Vieux Continent. Le marché des télécoms européen, en dépit de son éclatement par pays, s'est révélé très perméable aux arguments de Huawei. A contrario, outre-Atlantique, ses ambitions sont bloquées par les grands opérateurs américains, pour des raisons politiques. Les 27 pays de l'Union ont représenté, en 2011, un chiffre d'affaires de 3,75 milliards de dollars (environ 2,8 milliards d'euros), en croissance de 26 %. Huawei y emploie 7 000 salariés (70 % recrutés localement) et a créé six centres de recherche et développement (3 en Suède, 1 en Allemagne, 1 en Italie et 1 en France). La France accueille une vingtaine de salariés travaillant sur la normalisation des réseaux cellulaires LTE et sur la génération technologique qui lui succédera. La filiale française a réalisé un chiffre d'affaires de 216 millions de dollars (165 millions d'euros environ) et emploie 650 personnes. Huawei revendique comme clients SFR, Orange et Bouygues Telecom-Complétel. Il s'est placé sur les appels d'offres pour la construction des réseaux mobiles LTE/4G, pour lesquels quatre licences ont été accordées en 2011.
Diversification dans les services d'externalisation

La zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) a représenté 36 % de son chiffre d'affaires mondial, évalué en 2011 à 32,3 milliards de dollars (24 milliards d'euros environ), soit plus que la Chine (32 %), où son potentiel de croissance est aussi plus réduit. Pour séduire les opérateurs européens, qui exigent une assistance technique locale, l'équipementier chinois dispose de trois centres d'assistance, ouverts en 24/7, et de neuf centres de formation multilingues. Ces efforts lui ont permis de conclure son premier contrat d'externalisation outre-Manche, avec l'opérateur anglais O2 (filiale de Telefonica). Signé pour cinq ans, ce contrat prévoit que l'équipementier reprendra 56 salariés de l'opérateur et 62 techniciens externes, pour la planification et l'exploitation du coeur de réseau d'O2. Cette activité de services aux opérateurs, un domaine où excelle Ericsson, son premier rival, est sa deuxième activité en termes de chiffre d'affaires (22 % du total). Enfin, Huawei a ajouté une troisième corde à son arc avec les produits pour réseaux d'entreprise (5 % du total). La filiale française a lancé en 2011 cette activité, qui emploie 40 personnes et se focalise sur la téléprésence, les équipements réseaux Ethernet et le stockage.
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