“ les nouvelles technologies rentrent fortement dans les mœurs. Ce n'est pas une mode, mais un phénomène sociétal lourd. Les régions et les départements, qui ont énormément investi dans le haut débit, essaient de développer des services sur l'infrastructure déjà en place ”, analyse Edith Moreau, directrice du développement secteur public France de Sopra Group. Les collectivités réfléchissent de plus en plus sur leurs relations avec leurs administrés en tant qu'usagers des services publics mais aussi en tant que citoyens. Le web 2.0 accentue, de fait, l'envie de participation et d'interactivité de chacun.Deux types de projets dans le domaine de l'e-démocratie émergent : les premiers fournissent des services (inscriptions sur les listes électorales, par exemple) ou de l'information (telle la mise à disposition sur le web des débats des conseils municipaux en direct ou en différé) ; les autres proposent aux administrés de participer à des débats publics. La commune du Vésinet (Yvelines) a choisi la première démarche. Stéphane François, responsable de projet au sein du service informatique de la ville, raconte :
“ En 2011, nous allons lancer un projet pour rendre possible le recensement citoyen et l'inscription sur les listes électorales depuis le site internet de la ville. Nous devons faire une demande de raccordement à la DGME (Direction générale de la modernisation de l'Etat), celle-ci mettant des outils à disposition des communes qui veulent déployer ce service. ”Le web utilisé comme un espace démocratique local
Exemple de la seconde possibilité offerte, celles des initiatives orientées vers la participation citoyenne : le Val-d'Oise, qui vient d'ouvrir une plate-forme de débat public. Bruno Perrin, DSI du département, explique :
“ Elle est conçue pour recevoir des informations institutionnelles et abriter des débats d'une durée déterminée. Le conseil général s'en sert pour connaître l'opinion des citoyens sur un sujet particulier. Les participants s'inscrivent en ligne et fournissent leur adresse électronique, mais ils peuvent ensuite utiliser un pseudonyme. Seule une petite partie de la population s'exprime lors des débats, mais tout le monde a la possibilité de voter. ” Mais Bruno Perrin reconnaît qu'il n'est pas toujours facile de faire participer les internautes :
“ A nous de susciter l'envie et d'activer des réseaux. Le département a ainsi créé une page Facebook. ”Un extranet pour les débats citoyens
Bruno Jouannic, responsable du domaine population au sein de la DSI de Nantes Métropole, revendique, pour sa part,
“ un projet e-citoyen qui consiste en un extranet afin que les comités de quartier échangent sur des thématiques ”. Et de conclure :
“ Les entreprises privées ont mis le client au centre du système d'information depuis longtemps. Nous, les collectivités, n'avons pas encore pris conscience de ce que cela apportait d'en faire autant avec le citoyen. Mais la mise en œuvre de cette démarche est délicate, car elle bouscule toute l'urbanisation de ce système. ”
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