Surfer sur Internet depuis son téléphone mobile, tout le monde en convient, n'est pas agréable. Les temps de chargement sont longs, l'affichage inadapté et la navigation peu ergonomique. Certaines fonctions sont carrément
inexistantes, comme le téléchargement de fichiers par exemple. Les terminaux évolués (BlackBerry, iPhone) s'en sortent mieux que d'autres, mais leur prix reste élevé.Depuis 2005, le World Wide Web Consortium (W3C) s'est donné comme mission de faciliter l'adaptation des sites Web à ces terminaux, dans le but d'élargir l'accès à l'Internet mobile au plus grand nombre.
L'organisme vient maintenant de publier un premier résultat tangible : un vérificateur automatique du code Web, baptisé
MobileOK Checker. Cet outil exécute les règles définies dans la recommandation dite candidate MobileOK Basic 1.0, qui devrait être finalisée en 2008 et qui s'appuie sur un ensemble de
bonnes pratiques énoncées il y a un an.
Etes-vous MobileOK ?
Si l'on entre une URL dans le vérificateur ?" pour un site pas trop compliqué car l'outil est en version alpha ?" les erreurs de codage à corriger pour que la page soit accessible et fonctionnelle sur
un terminal mobile apparaissent. Si aucune erreur n'est détectée, le site est certifié MobileOK. Ainsi, le site d'information de trafic routier Sytadin génère 24 erreurs. Le moteur de recherche Google, en revanche, est
MobileOK.
' Notre but est que le Web soit mieux déployé sur les terminaux mobiles. Cet outil permet aux développeurs Web classiques de mieux appréhender les difficultés liées à l'Internet mobile et favorise une mise
en ?"uvre standard ', explique Dominique Hazaël-Massieux, responsable de l'initiative Web mobile du W3C.Pour les professionnels du secteur, en revanche, cette avancée n'aura probablement qu'un faible impact.
' Cet outil ne nous sert à pas grand-chose, car il ne reflète pas la complexité du monde
mobile. Dans ce type de projet, il faut aller bien au-delà d'une simple vérification de l'affichage et repenser complètement le service Web original ', explique Guillaume Maigre (*), directeur général de
MobiVillage, spécialisé dans les services multimédias mobiles.Même son de cloche au sein de Bewoopi, autre société spécialisée dans l'adaptation des contenus Web aux mobiles.
' Nous n'utilisons pas vraiment les bonnes pratiques du W3C car elles sont insuffisantes. Les
terminaux sont tous très différents en terme d'implémentation. Il faut pouvoir s'adapter à chacun. C'est pourquoi nous disposons d'une base de données qui rassemble les propriétés de plusieurs centaines de
mobiles ', explique Olivier Monreal, le directeur général.
Une base de données commune pour tous les terminaux
Mais le W3C est conscient de toutes ces difficultés et n'a pas dit son dernier mot. Dès que MobileOK Basic sera finalisé, il veut créer un deuxième niveau de recommandations, baptisé MobileOK Pro. Celui-ci prendrait en compte non
seulement le codage mais aussi la qualité d'implémentation et l'ergonomie, des notions plus subjectives qui nécessiteraient un processus de certification par des tiers.Le consortium souhaite également favoriser l'émergence d'une base de données commune à tous les terminaux mobiles. Il planche actuellement sur la définition d'un langage de description et d'une interface
d'accès, qui devraient voir le jour en 2008. Encore faut-il que les constructeurs et les opérateurs jouent le jeu.En attendant, les développeurs néophytes pourront trouver des aides précieuses sur le projet
open source
Wurfl qui propose une base de données de terminaux en format XML. Le site
Ready.mobi permet, pour sa part, de tester l'affichage d'un site Web sur quelques équipements réels.
(*) Article modifié le 29 novembre 2007. Contrairement à ce que nous avions écrit, le prénom du DG de MobiVillage n'est pas Olivier, mais Guillaume.
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