Les réseaux Wi-Fi vont continuer à repousser les limites inhérentes aux communications radio.
' La plus grande évolution, à court terme, viendra d'une plus large disponibilité de composants IEEE 802.11n.
Cette technologie apportera davantage de bande passante dans les terminaux mobiles et les PC portables ainsi qu'une consommation électrique moindre et une meilleure portée ', dit Michael Disabato, directeur de service chez
Burton Group. La norme ne sera pourtant pas ratifiée avant la fin 2009, mais le 802.11n est déjà en passe de devenir une réalité dans certaines entreprises. Tout du moins en ce qui concerne les points d'accès, car il faudra encore faire preuve d'un
peu de patience avant que cette technologie n'équipe la majorité des terminaux Wi-Fi.
' Tout dépendra de la vitesse à laquelle le Centrino 2 sera intégré aux ordinateurs portables, sachant que le cycle de renouvellement de ces
derniers est en général de deux ans ', indique Greg Collins, analyste chez Dell'Oro.
La route du Gigabit Wi-Fi est ouverte
Le Wi-Fi n'ira jamais jusqu'à équiper les centres de données. Cependant, le 802.11n a le potentiel pour remplacer l'Ethernet filaire du côté des réseaux d'accès afin d'équiper de nouveaux bureaux que l'on évite ainsi de câbler.
' Le 802.11n est plus que suffisant pour un environnement de travail standard. Il est simplement à exclure là où une connectivité à haute disponibilité est nécessaire, comme dans les centres de contact et sur les postes de
travail où le Gigabit Ethernet s'impose ', dit Michael Disabato. Dans certains cas, un réseau sans fil maillé pourrait même remplacer une partie du c?"ur de réseau câblé. Reste que l'idée d'un réseau Wi-Fi remplaçant
l'Ethernet filaire n'est pas encore répandue.
' Aujourd'hui, les entreprises considèrent le réseau Wi-Fi comme une sur couche, en offrant aux utilisateurs le choix entre connexion filaire et sans fil ',
remarque Ben Kwan, analyste chez Dell'Oro. Le principal frein aux déploiements Wi-Fi reste le coût. Le 802.11a, boug commence tout juste à être compétitif par rapport au filaire, et le 802.11n place encore la barre bien au-dessus en termes de prix
d'acquisition.
' Aujourd'hui, un point d'accès 802.11n vaut environ le double d'un modèle 802.11a, b ou g. Cependant l'écart de prix devrait se réduire dans les douze prochains mois ', anticipe Greg
Collins.La montée en débit du Wi-Fi est loin d'être terminée puisque l'on commence à parler de Gigabit Wi-Fi. L'organisme de normalisation IEEE vient de constituer le groupe 802.11ac qui travaillera à définir des évolutions à mettre en
?"uvre au niveau de la couche physique et de la couche MAC pour atteindre ce type de débit - à une échéance d'au moins cinq ans. Le support de communications simultanées est prévu afin d'augmenter la capacité du réseau sans fil.
' Par exemple, avec 802.11n, bien que le débit théorique soit élevé, des terminaux mono-antennes atteindront un débit maximum de 65 Mbit/s, ce qui limite la capacité totale pendant la portion de temps d'utilisation du
médium. Le futur 802.11ac se positionne pour répondre à la fois à l'augmentation du nombre de terminaux grâce à des aptitudes multi-utilisateurs, et aux besoins croissants de chacun avec un débit crête par équipement d'un minimum de 500 Mbit/s
utilisables ', explique Marc de Courville, chef d'équipe à Motorola Labs et auteur principal du document ayant présenté le projet 802.11ac à l'IEEE.
La géolocalisation au service des politiques de sécurité
Dans un délai plus proche, on peut s'attendre à des améliorations relatives à la gestion des réseaux Wi-Fi, en recueillant davantage d'informations auprès des équipements clients.
' On pourra, par exemple,
ajuster plus finement les réglages des points d'accès comme les paramètres d'alimentation électrique ou ceux des antennes Mimo ', dit Michael Disabato. Ce qui pourra être utile à la voix sur Wi-Fi. Pour ce qui est de
l'alimentation électrique via le réseau, certains points d'accès radio exploitent aujourd'hui deux ports PoE (Power over Ethernet, standard IEEE 802.3af). Le PoE+ (futur standard IEEE 802.3at), qui fournira davantage de puissance électrique, devrait
permettre de monopoliser moins de ports sur les commutateurs.Enfin, le réseau Wi-Fi pourra jouer un rôle quant à la mise en?"uvre des politiques de sécurité grâce à des fonctions de géolocalisation intégrées.
' La sécurité est habituellement basée sur deux types
d'éléments : quelque chose que l'utilisateur possède, comme un token ou badge, et quelque chose qu'il connaît, typiquement un mot de passe. On peut maintenant rajouter une troisième composant : l'endroit où il se
trouve ', explique Michael Disabato. L'entreprise pourra, par exemple, limiter les droits dun utilisateur qui se trouve sur son parking.