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01 dévoile le classement des 100 premiers éditeurs français réalisé par PricewaterhouseCoopers et Pierre Audoin Consultants, en partenariat avec l'Association française des éditeurs de logiciels (Afdel). L'étude confirme la reprise du secteur en 2010, en attirant l'attention sur ses défis à venir.
L'industrie française du logiciel retrouve des couleurs. Le chiffre d'affaires logiciel du top 100 des éditeurs français ? qui représente 85 % du secteur ? a progressé de 14 % l'an dernier, atteignant 4 238 millions d'euros, après un recul de 1,4 % enregistré en 2009. Certes, les mouvements de concentration en sommet de classement biaisent une nouvelle fois les chiffres. Notamment chez le leader, Dassault Systèmes, qui affiche 28 % de croissance en 2010 et représente à lui seul plus d'un tiers de l'activité du périmètre étudié. Mais “ le “ top 2 à 100 ” a tout de même vu son activité reprendre de 7 % ”, analyse Eric Ménard, directeur applications chez Pierre Audoin Consultants (PAC). Un chiffre d'autant plus encourageant qu'il ne s'est réalisé que sur le tard. “ Le début de l'année 2010 a continué d'être difficile, rappelle Pierre Marty, associé chez PricewaterhouseCoopers (PwC). Le retournement s'est concrétisé progressivement au cours des deuxième et troisième trimestres, pour se confirmer en fin d'année. Pour le moment, même si les acteurs restent prudents dans leurs prévisions, 2011 s'inscrit dans la tendance de la fin 2010. ” Mais la reprise est inégale selon les domaines logiciels considérés. Ainsi, le PLM (gestion du cycle de vie du produit), le premier avec 1 594 millions d'euros de chiffre d'affaires logiciel, a enregistré la plus forte progression (26 %) du secteur.
Rester acteur d'un marché ouvert à l'international
Sans atteindre la croissance exceptionnelle de Dassault Systèmes, d'autres éditeurs plus modestes du PLM ont aussi tiré leur épingle du jeu en 2010. ESI Group, Lectra et Visiativ ont ainsi affiché une hausse de leur chiffre d'affaires total supérieure à 12 %. ESI Group estime même avoir enregistré une progession de la demande de 18 % chez ses 25 principaux clients. “ Véhicules plus légers dans l'automobile, matériaux composites dans l'aéronautique, allongement de la durée de vie dans le nucléaire… L'accélération de l'innovation technologique accroît les besoins en prototypage virtuel ”, estime Alain de Rouvray, PDG d'ESI Group. Souhaitant tripler son chiffre d'affaires d'ici à 2016, l'entreprise s'apprête à emprunter au moins 20 millions d'euros cette année pour procéder à des acquisitions.Dans le domaine des applications dédiées à la banque et à l'assurance, les rachats ont plutôt été le fait de groupes étrangers. Ainsi, Viveo et Sophis ont respectivement été repris par Temenos et Misys en 2010. “ L'industrie française du logiciel possède de réelles forces dans ce secteur, deuxième du top 100 derrière le PLM. Des compétences qui vont des marchés financiers (Murex…) aux logiciels intégrés bancaires (Evolan Pack de Sopra, Linedata, SAB…), en passant par l'assurance (Cegedim Active, ITN). La concentration européenne est en marche et la France doit veiller à rester acteur ”, prévient Eric Ménard, de PAC. Dans le domaine du CRM, cinquième du top 100 avec 296 millions d'euros de chiffre d'affaires logiciel, la concentration s'est notamment effectuée au profit d'éditeurs français. Coheris a récemment pris une participation dans Jeemeo, le spécialiste du social CRM, tandis qu'Emailvision s'est emparé d'Objective Marketer et de Smartfocus. Par leurs taux de croissance supérieurs à 40 %, Emailvision et Neolane expliquent en partie les 16 % de progression des spécialistes du CRM du top 100 en 2010. Mais la plupart des éditeurs bénéficient aussi des besoins croissants en gestion unifiée du client, dans un contexte de multiplication des canaux de communication. PAC estime ainsi que la hausse du marché du CRM restera de trois points supérieure à celle du marché des applications jusqu'en 2014. Le domaine du CRM profite aussi du dynamisme du mode Saas (Software as a Service), représentant déjà plus de 15 % de ses ventes en 2010. Globalement, le Saas continue à croître fortement (26,5 %) au sein du Top 100 et représente plus de 5 % de son chiffre d'affaires.“ Nombre d'éditeurs pensent que les marchés financiers les valorisent insuffisamment, en raison d'un manque de compréhension de leur activité, surtout lorsqu'ils se sont engagés dans le Saas, regrette toutefois Pierre Marty, de PwC. Par nature, le Saas sacrifie un peu de la croissance à court terme des ventes, mais il offre une visibilité à long terme bien supérieure aux modèles classiques. ” Et le consultant rappelle que les éditeurs de logiciels cotés au Top 100 ont nettement mieux progressé que le CAC 40 depuis 2008.
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