L'emploi, nouvel outil de lobbying pour Apple et Microsoft

Des études commandées par les deux géants américains leur donnent le bon rôle de créateurs d'emplois. Une méthode éprouvée qui vise à redorer leur image en période électorale.

C’est ce qu’on appelle un contre-feu médiatique. Accusé d’exploiter des travailleurs sous-payés en Chine ou de pressuriser ses revendeurs agréés, Apple se pose en chevalier blanc de la création d’emplois… aux Etats-Unis.
En s’appuyant sur une étude commanditée à Analysis Group, la marque à la pomme affirme avoir créé 514 000 emplois sur le sol américain. Un chiffre impressionnant qui englobe tout. Des coursiers de Fedex et UPS aux opérateurs de centres d’appels. L’écosystème des Apps créerait, à lui seul, près de la moitié des emplois totalisés (210 000 postes), tandis qu’Apple n’emploie directement « que » 47 000 salariés.
En période électorale où l’emploi tient un rôle central, cette étude atténue la rudesse d’une anecdote relevée récemment par le New York Times. Barack Obama demanda à Steve Jobs, peu avant sa mort, ce qu’il fallait faire pour que reviennent aux Etats-Unis les emplois liés à la fabrication des iPad et autres iPhone. La réponse fut sans appel : « Ces emplois ne reviendront pas. »
14 millions d’emplois créés dans le nuage d’ici à 2015

Microsoft verse, lui aussi dans le gigantisme. Une étude d’IDC, « sponsorisée » par la firme de Redmond, affirme que le marché du cloud computing, dans lequel l’éditeur est très actif, créera près de 14 millions d’emplois dans le monde d’ici à 2015, dont 189 000 en France.
Technologie de transformation, le cloud fait baisser les coûts, stimule l'innovation, et fait appel à de nouvelles compétences. CQFD. Et quid des emplois détruits par la dématérialisation des flux ? Que deviennent les intégrateurs de PGI qui voient avec les solutions Saas (Software as a Service) leur rôle réduit à la portion congrue ?
Le communiqué de presse présentant l’étude assortie du commentaire d’un vice-président de Microsoft et du témoignage d’un prestataire déployant Microsoft Office 365 et Windows Intune ne laisse guère de doute sur la finalité de l’opération.
Cette étude rappelle celles réalisées pour le compte d’EMC et de Google. Dans le premier cas, le cloud – déjà lui –, devait générer 469 000 emplois en France d’ici à 2015. Dans le second, internet contribuerait à la création nette d’environ 450 000 emplois directs et indirects toujours à l’horizon 2015. Vivement 2015 !
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