L'entreprise 2.0

Les réseaux sociaux structurent de plus en plus le développement et l'organisation des entreprises. Ce qui n'est pas sans poser de nouveaux problèmes de sécurité.
« En 2015, les entreprises généreront la moitié de leurs ventes au travers de leur présence sociale et de leurs applications mobiles. » Tel est l’avis de Gene Alvarez, vice-président de la recherche chez Gartner. « Toujours plus nombreux, les utilisateurs de smartphones s’attendent dorénavant à une “expérience client’’ qui combine applications mobiles et réseaux sociaux. Cette “consumérisation’’ des usages informatiques aura un impact sur tous les secteurs d’activité. » Ainsi, l’utilisation des réseaux sociaux (maîtriser sa e-réputation, conquérir et fidéliser des clients, développer son activité...) est désormais vitale pour structurer le développement des TPE-PME. Sur ce terrain, l’imagination est sans borne. Parmi les nouveautés, citons Plugsurfing, un réseau européen pour recharger sa voiture électrique chez des « amis ». Ou Limitedpix, qui offre aux artistes la possibilité d’exposer leurs œuvres pour les livrer aux « j’aime » sur Facebook ou autres réseaux sociaux afin de faire monter leur cote. Autre idée, Vifib, un réseau social international qui permet de construire, d’administrer et de gérer son propre data center à la maison.
Modifier l’organisation de l’entreprise
Reste que l’adoption des réseaux sociaux modifie parfois l’organisation de l’entreprise. Ainsi, à l’instar des DRH ou des cabinets de recrutement qui « chassent », en interne, sur les réseaux sociaux publics comme Linkedin, Facebook ou Viadeo, les collaborateurs se mettent à chercher en direct les compétences qui les intéressent. Sans passer par un intermédiaire hiérarchique... De même, « celui qui a une bonne idée peut la poster sur son “mur’’ afin de trouver des “partenaires’’ internes qui l’aideront à la promouvoir. Cela modifie la physionomie de la collaboration, qui devient plus horizontale et moins hiérarchique », reprend Pierre-Olivier Chotard.

Chaque médaille ayant son revers, le tandem réseaux sociaux-mobilité comporte ses failles de sécurité qu’il est nécessaire d’anticiper. « Dans les TPE-PME, les utilisateurs achètent souvent leurs smartphones en direct. Et c’est avec leur terminal privé qu’ils veulent se connecter au système d’information de l’entreprise, analyse Jean-René Rousseau, consultant en mobilité. Cependant, sur les 15 milliards d’applications téléchargées, il existe d’énormes risques de sécurité dont les gens n’ont pas conscience. Sous leur apparence innocente, certaines applications peuvent appeler un serveur et lui transmettre des données sur smartphone. »
Risques informatiques
Depuis l’année dernière, des botnets ont ainsi été créés à partir d’applications pour smartphones et tablettes. « Avec les mobiles, il y a trois chances sur dix de télécharger un malware », avertit Jean-René Rousseau.

Le danger s’accroît d’autant plus que la porosité entre données d’entreprise et données privées augmente. « Car en cas de perte ou de vol du mobile, l’entreprise a le droit d’effacer à distance les données professionnelles mais pas les données personnelles », prévient Thierry Evangelista, responsable sécurité chez Orange Business Services (OBS).
Autre risque : «La responsabilité pénale est engagée si les données de l’entreprise sont compromises », renchérit Jean-René Rousseau. D’où l’intérêt des solutions de MDM (Mobile Device Management) comme celles de Zenprise ou de Sybase. Pour quelques euros par mois et par poste, elles gèrent les flottes d’appareils mobiles en environnement complexe afin de déployer les solutions de sécurité, de repérer les terminaux « jail breakés », d’identifier les listes noires d’applications interdites, et de séparer les données personnelles et professionnelles.
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