Les applications en ligne progressent fortement en France

La location d'applications en ligne, dont les revenus ont dépassé 1,5 milliard d'euros en 2008, représente 15 % du marché des logiciels. Les pannes retentissantes ne devraient pas ralentir la tendance.
D'abord décriée par les directions informatiques, la location d'applications en ligne facturée à l'usage creuse lentement mais sûrement son sillon en France. Selon une étude rendue publique ce mardi 24 février
par le cabinet Markess International, les ventes de Software as a Service (SaaS) (1) ont représenté 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires sur le marché français l'an dernier, contre
960 millions d'euros en 2006. Elles devraient engendrer près de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010, soit une croissance annuelle moyenne de 14 % (voir graphique ci-dessous).Cette progression s'opère au détriment de la vente de licences de logiciels. Le modèle SaaS représente désormais 15 % du marché français des logiciels, contre 85 % pour la vente de licences classiques. Selon
l'étude de Markess, cet engouement s'explique par le caractère pratique (facilité d'accès via un navigateur, utilisation nomade, déploiement sur plusieurs sites, télétravail, etc.) et la flexibilité (temps
d'implémentation réduit, pas d'investissement dans des licences, etc.) des applications en ligne.' Les offres SaaS permettent de mettre simplement et rapidement en ?"uvre des solutions accessibles à tous dont le coût est parfaitement prévisible ', résume Emmanuelle Olivié-Paul,
directrice de la recherche de Markess International.
(1) Markess définit les solutions SaaS comme des solutions en ligne accessibles le plus souvent par le biais d'Internet et d'un navigateur Web et payées en fonction de l'utilisation. Elles sont hébergées et maintenues hors de l'entreprise. Elles font l'objet d'un droit d'usage mais ne nécessitent pas l'acquisition de licences logicielles.
(2) Markess a interrogé 270 responsables et décisionnaires au sein d'organisations privées et publiques.
La durée moyenne des contrats passe de deux à trois ans
Selon Markess, la majorité des entreprises serait séduite par le modèle : 49 % des responsables interrogés (2) utilisent déjà une telle solution, et 12 % envisagent de le faire d'ici à 2010.L'étude montre aussi que les adeptes des applications en ligne font de plus en plus confiance au modèle. Pour preuve, la durée moyenne des contrats souscrits entre les entreprises et les opérateurs de solutions SaaS serait passée de deux ans en 2006 à trois ans l'an dernier.Les domaines applicatifs les plus concernés sont, dans l'ordre, la communication d'entreprise, les ressources humaines, la relation client, les achats, les finances et la comptabilité et, enfin, le commerce électronique.Toujours selon Markess, les administrations seraient les plus grosses utilisatrices de solutions SaaS (notamment pour la gestion des appels d'offres), suivies dans le privé par la distribution, l'informatique (en incluant les télécoms) et l'industrie.La crise favorise la location au détriment de l'achat
Selon les responsables interrogés, la crise économique devrait accroître le recours aux applications en ligne, car les entreprises hésitent à acheter des licences pour des logiciels dont elles n'auront peut-être plus besoin dans les mois qui viennent.D'après l'étude de Markess, le principal frein à l'adoption des applications en ligne demeure la difficulté d'intégration au système d'information, en particulier quand l'existant s'appuie beaucoup sur des technologies très spécifiques. Les entreprises évoquent ensuite les menaces qui pèsent sur leurs données en termes de confidentialité et de disponibilité.L'incident survenu avant-hier chez Google met cruellement en lumière ce point faible des applications en ligne. Pendant plusieurs heures, le service de messagerie Gmail et les applications bureautiques en ligne Google Apps sont restées inaccessibles.Pour autant, les experts pensent que ce type de défaillance n'est pas de nature à remettre en cause le modèle. ' Les entreprises font signer des engagements contractuels en cas de panne, avec des pénalités proportionnelles à la criticité des applications concernées ', explique Emmanuelle Olivié-Paul.Les pannes ne remettent pas en cause le modèle
Google, qui s'est engagé à un taux de disponibilité de 99,99 % chaque mois, a ainsi annoncé que les clients touchés par la panne allaient bénéficier gratuitement de ses services pendant quinze jours. ' Un service équivalent déployé en interne dans une entreprise coûte très cher, et aucun DSI ne peut garantir une disponibilité à 100 %. D'ailleurs beaucoup d'entreprises ont connu des pannes bien plus lourdes que celle qui a touché Google. Les incidents survenus ces derniers mois ne sont pas selon moi de nature à remettre en cause le modèle ', estime Emmanuelle Olivié-Paul.(1) Markess définit les solutions SaaS comme des solutions en ligne accessibles le plus souvent par le biais d'Internet et d'un navigateur Web et payées en fonction de l'utilisation. Elles sont hébergées et maintenues hors de l'entreprise. Elles font l'objet d'un droit d'usage mais ne nécessitent pas l'acquisition de licences logicielles.
(2) Markess a interrogé 270 responsables et décisionnaires au sein d'organisations privées et publiques.
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