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Editeurs et SSII vont recruter massivement d'ici à cinq ans pour répondre à la demande en matière de projets de mobilité numérique. Ils peinent toutefois à trouver les profils adéquats.
En 2009, les entreprises françaises ont dépensé 4,8 milliards d'euros en mobilité numérique (hors facture voix et SMS). Sur cette enveloppe, 50 % ont été consacrés à l'achat d'appareils, 30 % aux communications data et 20 % aux logiciels et services informatiques. Selon l'étude réalisée par IDC et le cabinet Akting pour le compte de l'Opiiec (Observatoire paritaire des métiers de l'informatique, de l'ingénierie, des études et du conseil), le marché du logiciel et des services atteindrait 1,3 milliard d'euros en 2014 (220 millions d'euros pour les éditeurs et plus d'un milliard pour les SSII). “ Ces perspectives de croissance sont supérieures à celles de l'ensemble du secteur informatique ”, affirme Bruno Teyton, directeur conseil chez IDC. Le marché compte 5 400 éditeurs et SSII actifs, soit 32 000 salariés, ou 47 000 avec le personnel dédié à la mobilité dans les sociétés utilisatrices.De fait, les outils liés au bureau mobile sont généralisés dans les entreprises de plus de 500 employés, et 28 % d'entre elles utilisent des applications métier connaissant de fortes perspectives de croissance, dans le domaine de la finance, de la santé, des systèmes d'information géographique, etc. Dans la perspective des projets de développement à cinq ans, les sociétés prévoient 11 000 recrutements, dont 8 000 en SSII, 2 000 chez les éditeurs et un millier dans les entreprises utilisatrices.
Pénurie de profils
A majorité cadres, les profils dans le secteur se répartissent principalement en trois catégories : 9 000 personnes dans l'assistance, 8 500 dans l'intégration et le déploiement, et 7 400 dans la conception et la réalisation. Ces trois groupes resteront dominants d'ici à cinq ans, car les éditeurs, les SSII ainsi que les entreprises utilisatrices annoncent le recrutement de 5 700 professionnels liés à ces métiers. Viennent ensuite les profils administration, conseil AMOA (assistance à maîtrise d'ouvrage) et architecture et vente, avec au total 3 300 embauches prévues. Cependant, selon l'enquête, un quart des éditeurs et des SSII éprouvent déjà des difficultés à recruter, notamment des cadres concepteurs réalisateurs.En outre, un tiers des éditeurs et des SSII ne s'avèrent pas satisfaits des formations. Les premiers dénoncent la maîtrise insuffisante des langages de programmation, les seconds la méconnaissance des métiers des clients. “ Les formations initiales sont peu nombreuses dans le domaine, et l'offre de formation continue, quasiment inexistante ”, souligne Bruno Teyton. Les DUT réseaux et télécoms et certaines licences professionnelles en systèmes informatiques et logiciels survolent la mobilité numérique. Rares également les écoles d'ingénieurs qui affichent une mention spécifique à cette problématique. Enfin, les organismes de formation continue comme Demos, Learning Tree ou Cegos ne se mobilisent guère non plus. D'où la conclusion un peu alarmiste de l'enquête : “ Il n'y a actuellement pas d'adéquation entre les besoins du secteur et l'offre de formation continue ; on ne perçoit aucun signe d'amélioration de cette situation. ” C'est pourquoi le Fafiec (organisme paritaire collecteur de la branche) prévoit de créer un ou plusieurs Certificat de qualification professionnelle (CQP).
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