Les batailles du cloud que la France doit livrer… et gagner !
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Pierre-José Billotte, président de l'association Eurocloud France
Le cloud computing est une révolution d'ampleur historique. Eric Besson, ministre de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique, s'exprimera d'ailleurs sur ce thème lors des prochains états généraux d'Eurocloud France(*), qui auront lieu à Paris le 15 mars prochain. Pour que la France triomphe dans ce domaine, elle doit remporter trois batailles.La première consiste à faire émerger des industriels français capables de devenir des acteurs de niveau mondial. Nous avons un esprit entrepreneurial, l'imagination ne manque pas et la conscience d'agir sur la scène internationale progresse. Mais la machine est trop lente et pas assez puissante. Appliquer à l'informatique en nuage le même système que celui de l'industrie logicielle est voué à l'échec. L'esprit public doit se départir d'un mode de pensée qui infantilise l'innovation. Les entrepreneurs français ne sont pas tenus de chercher leur salut auprès de grands groupes. Google a-t-il été trouvé le sien auprès de Microsoft ? Et Salesforce auprès de Siebel ?
Les PME à convaincre
La deuxième bataille à livrer concerne le développement de l'usage du cloud dans les PME. Que ce soit pour des raisons de structure ou de coûts commerciaux, toucher les entreprises passera forcément par un rôle important donné aux distributeurs. Car ces derniers sont souvent les prescripteurs de nouvelles solutions. La question étant de savoir comment les mobiliser et les aider à réussir cette diversification. Aujourd'hui encore, leur méconnaissance du cloud en fait hésiter un certain nombre. Mais l'informatique en nuage n'est pas une menace. Non seulement revendre de tels services favorise l'opportunité de mixer des revenus récurrents, avec 22 % de marge (voir le livre blanc d'Eurocloud), avec d'autres à “ un coup ”, offrant de fait plus de sécurité financière, mais c'est aussi offrir aux PME de nouvelles opportunités que, hors du mode cloud, elles n'auraient pas pu se payer, comme la dématérialisation, l'archivage, la sécurité, le décisionnel, etc. C'est dans cette voie que doit s'inscrire l'action collective.
Le poids du secteur public
Le troisième combat à mener touche aux usages. D'ores et déjà, toutes les entreprises du CAC 40 utilisent le mode Saas (Software as a Service), et les réflexions vont bon train pour passer à des projets de plus grande envergure de type Iaas (Infrastructure as a Service), dont les premières concrétisations verront le jour en 2012. La demande des PME, nous l'avons vu, passe par la mobilisation des partenaires. Mais aussi, en France, par le secteur public, très présent. Ainsi, l'Etat a son mot à dire, que ce soit pour stimuler l'offre et l'innovation, mais aussi pour redresser les comptes publics par l'usage de solutions plus productives proposant une meilleure qualité de service. Ce qu'a compris la Maison Blanche en mettant en œuvre sa politique de développement du cloud, l'Etat français saura aussi le comprendre.Voilà les trois batailles à livrer et à gagner autour du tryptique innovation-distribution-usages, qui devra mobiliser les forces vives du pays, mais aussi celles de la puissance publique pour rentrer dès aujourd'hui dans l'histoire des cinquante prochaines années en vainqueur. Eurocloud sera en première ligne sur ces trois fronts en remettant au ministre, le 15 mars, ses propositions !(*) Les informations sur cet événement, ainsi que le lien vers le livre blanc Eurocloud, sont sureurocloud.fr.