Les bienfaits de l'alliance concurrentielle

Comme souvent, dès qu'un marché devient mûr ?" celui de la convergence voix-données en l'occurrence ?", Microsoft pousse ses pions. Il vient jouer des coudes sur un terrain où l'on ne
s'attendait pas à le voir réagir avec autant de véhémence (voir p. 8). Tout s'est accéléré cet été, après la rencontre entre Steve Ballmer, PDG de l'éditeur, et John Chambers, patron de Cisco. Ces deux ' grandes
gueules ' du secteur ont voulu donner l'image d'une stratégie convergente (c'est le cas de le dire) autour des communications unifiées. Que l'un, spécialiste des réseaux IP, se mette à proposer des
applications logicielles de communications, tandis que l'autre, chantre de la bureautique, se dise prêt à offrir de la téléphonie sur IP, on ne parlait alors, officiellement, que de complémentarité.Sur le terrain, la donne est différente. Devenu un spécialiste des pactes ' d'alliance concurrentielle ', Microsoft vient bel et bien de franchir un nouveau cap dans l'univers des réseaux et des
télécoms. Ils sont loin les accords plus ou moins exclusifs avec Nortel. Tout en défiant son principal rival IBM, Microsoft est désormais partenaire de tous les constructeurs télécoms, qu'il concurrence allègrement avec son coopétiteur Cisco.
Avantage, cela va dynamiser le marché des communications unifiées, qui avait besoin d'un coup d'accélérateur. Pour peu que les utilisateurs travaillent avec Exchange, le logiciel de messagerie de Microsoft, leur vie va se simplifier.
Et cela tant au bureau que pour le travail à distance. Le marché bénéficiera également d'un élan dans le développement de nouvelles applications connexes dans la GRC, par exemple. Revers de la médaille, les petits intégrateurs risquent de
pâtir de cette situation. A eux de s'adapter ou de dénicher des marchés embryonnaires qui, à leur tour, deviendront adultes. Et comme souvent, dès qu'un marché devient mûr...* rédacteur en chef
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