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Si l'approche de la qualité de service avec priorité et compression sur les transferts de données conserve des adeptes, des boîtiers mêlent aussi l'optimisation de sessions TCP, le cache ou l'analyse prédictive pour accélérer les flux applicatifs entre sites distants reliés en IP.
Confrontées à une hausse continue du trafic, les entreprises veulent prévenir le risque de congestion de leurs échanges de données inter-sites. L'enjeu consiste à garantir la performance (temps de réponse) des applications centralisées auxquelles accèdent, via un réseau IP étendu, les utilisateurs distants.Une façon de gérer la qualité de service (QoS) de ces flux applicatifs consiste à utiliser des boîtiers dédiés à cette tâche sur chaque site du réseau incluant un site central et de multiples agences ou filiales. Historiquement, les boîtiers optimisant l'échange de flux de données entre sites fonctionnent sur la base de règles de QoS établies selon des priorités applicatives prédéfinies par l'entreprise. Autonomes, ils s'intercalent ' en coupure ' entre le routeur donnant accès au réseau WAN et le réseau interne de l'entreprise. Ils sont dotés d'au moins deux ports Ethernet 10-100 Mbit/s et souvent de la fonction by-pass pour éviter qu'ils ne bloquent le trafic utile en cas de panne. Tous ces équipements sont incompatibles entre eux, car ils utilisent des protocoles spécifiques pour communiquer. Ils fonctionnent par paires entre un ou plusieurs sites périphériques et un site central reliés par un lien IP. Il n'est cependant pas nécessaire d'équiper tous les sites distants (lire l'encadré).
Un concept d'optimisation élargi
Ces boîtiers sont administrés par une plate-forme logicielle centralisée, qui assure à la fois la configuration initiale et à distance des boîtiers et le téléchargement des règles de QoS, en plus de la production de rapports plus ou moins détaillés sur le trafic réel mesuré ou le réseau impliqué. Ils sont dépourvus de disque dur local.Ces produits incorporent des technologies d'optimisation diverses. Chez Packeteer, il est possible de définir des règles pour chaque type de flux applicatif, avec des paramètres tels que leur niveau de priorité ou la bande passante qui leur est affectée (quantité ou pourcentage). Il est également possible de spécifier ce type de contraintes par session.Streamcore System adopte une approche de la QoS appliquée par session. Chez Ipanema Technologies, l'optimisation des flux repose sur l'adaptation dynamique des règles de QoS. On détermine des objectifs de fonctionnement, puis les règles sont calculées en temps réel sur les flux échangés. Des mécanismes d'optimisation du protocole TCP (Transport control protocol), utilisé pour le contrôle des sessions de données, viennent en complément. Enfin, les spécialistes de l'optimisation de flux orientée QoS ont tous ajouté la compression de données. Son efficacité dépend à la fois de celle de l'algorithme retenu et du type de trafic à compresser. Le prix d'un boîtier pour site central dépasse 10 000 euros, celui d'un équipement périphérique pour agence ou filiale se situe à quelques milliers d'euros.' Le débat sur la QoS est dépassé ', clame Marc Picovsky, ingénieur système chez Juniper Networks en France. Ce constructeur est de ceux qui promeuvent le concept plus large d'accélération applicative, basé sur un panachage de technologies (compression, cache et WAFS). Les mécanismes d'acquittement des protocoles applicatifs de niveau 7 peuvent, en effet, être pénalisants pour la fluidité des échanges. Ceux qui posent le plus problème sont les protocoles applicatifs les moins optimisés, comme CIFS (Common internet file system) utilisé pour les accès distants aux fichiers sous Windows. La technologie WAFS (Wide area file services) vise à optimiser ces services de fichiers auxquels accèdent les utilisateurs distants, en leur offrant des performances en temps d'accès proches de ce qu'ils obtiendraient en étant connectés localement.
Des disques durs intégrés
Ces boîtiers orientés vers l'accélération applicative et le WAFS embarquent, en général, des disques durs, ce qui augmente d'autant leur coût : il faut compter 5 000 euros pour un boîtier périphérique, et autour de 20 000 euros pour un système central. Ces disques sont utilisés pour stocker des dictionnaires de données et de caches et ne transmettre sur le lien WAN que des données non répétitives. Les équipements s'intercalent, via leurs ports Ethernet, entre le routeur et le réseau local de l'entreprise. Déployés typiquement sur des sites centraux et des sites déportés, ils s'appuient sur des protocoles de transport propriétaires, ce qui oblige à en utiliser au minimum une paire de même origine.Les boîtiers dédiés de Peribit Networks intègrent un cocktail de technologies d'optimisation de flux intervenant aussi bien au niveau TCP qu'au niveau des protocoles applicatifs (FTP et HTTP), tout en gérant la QoS et la compression. Les appliances de Riverbed Technology mêlent le référencement des données à transmettre, stockées dans des disques durs locaux, l'anticipation du comportement des protocoles orientés client-serveur et la gestion fine des fenêtres TCP. Venu de la compression et de la QoS, Expand Networks a ajouté en 2005 à son catalogue des boîtiers comportant la fonction WAFS issue de la société Disksites qu'il a rachetée. Packeteer a lui aussi acquis une jeune pousse, Tacit, qui a développé des serveurs proxy WAFS.
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