Les cadres de l'informatique s’en sortent mieux que les autres

Cette année, les recrutements de cadres seront globalement stables par rapport à 2013, sauf dans certains secteurs porteurs comme l'informatique.
L’emploi cadre en 2014 devrait être stable par rapport à l'an dernier, selon les dernières prévisions de l’Apec, dans la continuité de ce qui était annoncé en début d’année. « Mais tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Parmi les secteurs porteurs, on compte les activités informatique, l’ingénierie recherche, le conseil et les secteurs industriels comme la robotique, la mécanique. Au contraire le commerce et la construction sont en retrait », détaille Pierre Lamblin, directeur du dé-partement études et recherche de l’Apec.
Au niveau informatique ce sont 35 000 embauches qui devraient avoir lieu en 2014 en augmentation par rapport à 2012 qui avait connu 31 800 recrutements. « La tendance au début de l’année chez les grandes SSII comme Accenture, Capgemini, Sopra, Ggi était aux carnets de commandes plutôt bien remplis avec des perspectives positives » rappelle Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec.
Conseil en évolution professionnelle pour les cadres en milieu de carrière
Globalement, le nombre de recrutements de cadres en 2014 devrait s’établir à 163 200, autrement dit dans le bas de la fourchette annoncée en début d’année par l’Apec (entre 163 000 et 173 000)… et dans la moyenne de ces dix dernières années. « Il y a une grande prudence des entreprises dans les recrutements en général », commente Jean-Marie Marx. Mais les prévisions pour 2015 et 2016 sont optimistes avec respectivement 181 900 et 199 700 embauches prévues par l’Apec.

L’emploi cadre dépend de trois facteurs : la croissance, l’investissement et ensuite des départs à la retraite. « La consommation des ménages n’est pas une variable pertinente pour l’emploi des cadres », précise Pierre Lamblin. Niveau croissance, « le premier semestre est plutôt atone avec 0,7 point de croissance pour le PIB prévu par l’Insee », explique Jean-Marie Marx.
Côté investissements, les prévisions de l’Insee sont de – 1,2 % pour la FBCF (Formation brute de capital fixe), mais devraient repartir à la hausse en 2015 et 2016 selon l’OCDE et Eurostat. Ces investissements regroupent les investissements matériels hors investissements financiers, les dépenses de R&D et les achats de bases de données.
Quant aux départs à la retraite, les impacts étaient plutôt freinés ces dernières années à cause des incertitudes sur les changements dans les régimes de retraite. Beaucoup de cadres ayant décidé de prolonger leur temps d’activité par prudence. Mais « en 2016, 10 000 départs en retraite au niveau des cadres devraient peser sur le niveau des recrutements » anticipe Jean-Marie Marx.
Dès que l’expérience professionnelle dépasse 15 ou 20 ans, il devient difficile de trouver un emploi. Seules 5 % des entreprises déclaraient vouloir recruter ces profils en début d’année. Pour aider les 45 ans et plus, l’Apec multiplie les actions depuis quelques années. « 30 000 seniors bénéficient de nos actions, et nous allons continuer », se félicite Jean-Marie Marx. À l’automne sera mis en place un service de conseil en évolution professionnelle pour aider les cadres en activité en milieu de carrière à réfléchir à leur évolution que ce soit au sein de leur entreprise ou ailleurs.
Enfin, « l’effet du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi) sur les recrutements ne sera visible qu’à la rentrée même si les chèques sont déjà arrivés », explique Jean-Marie Marx.

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