Les centres de services, accélérateurs de croissance
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Entre le Sud-Ouest, toujours ancré dans l'aéronautique, le Sud-Est, axé sur l'électronique et les technologies de l'information, et Rhône-Alpes, très diversifié, le Sud s'affiche très dynamique.
Si l'ensemble des régions françaises bénéficie de la reprise du secteur informatique, le Grand-Sud est sans conteste le gagnant de la tendance. Aquitaine, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Rhône-Alpes se disputent la palme des
recrutements d'ingénieurs et techniciens. Et les ressorts de cette dynamique évoluent progressivement depuis deux à trois ans. Du coup, le tiercé des régions arrive dans un ordre légèrement différent selon les SSII ?" en particulier, selon
leur organisation, d'une part, et la concentration de certains secteurs d'activité, d'autre part.' Un quart de nos embauches en région ont lieu dans le Sud-Ouest, énonce Dominique Duflo, DRH de Sogeti. Nous y recrutons ainsi 250 personnes. ' En effet,
largement cité en tête, le Sud-Ouest profite toujours de l'activité des secteurs aéronautique et spatial, fortement dominée à Toulouse par l'incontournable Airbus, porteur d'une logique industrielle sur de très grands projets. Globalement, les
profils recherchés concernent l'ensemble des métiers d'ingénieurs, mais avec des dominantes indéniables et historiques. A Toulouse, l'aéronautique s'appuie sur l'informatique embarquée et l'électronique.
Des modèles industriels bien rodés dans les SSII
Mais des profils plus généralistes se voient aussi recherchés. Notamment en management de projet : la tendance à la forfaitisation des projets industriels se poursuit, et requiert de solides compétences pour mener à bien
des chantiers désormais assortis d'engagement de résultats. Ainsi Alten, qui poursuit son évolution vers les technologies de l'information, oriente sa démarche vers Bordeaux. La SSII y recherche de nombreux profils purement informatiques en systèmes
d'information et en assistance à maîtrise d'ouvrage, destinés aux entreprises de services de la région et aux DSI des grands industriels.En parallèle, le Sud-Ouest vit, à l'instar d'autres régions de France, une mutation de fond : les centres de services modifient sensiblement et progressivement la répartition des compétences sur le territoire. Entre autres,
les centres SAP de Capgemini à Toulouse ou d'Atos Origin à Bordeaux rassemblent les profils adéquats. Front office chez le client, back office concentré... La formule est désormais largement généralisée ?" en tout cas, pour les SSII
importantes qui ont bien rodé le modèle industriel. L'aéronautique ne constitue donc plus la seule ressource d'emploi de la région Sud-Ouest. Les centres de services offrent aux ingénieurs locaux d'autres débouchés d'emploi.
Sophia-Antipolis, point d'ancrage majeur
Pour autant, les dominantes régionales historiques ne paraissent pas sur le point de s'estomper. Entre la kyrielle de PME implantées dans la région et les quelques sièges européens d'entreprises continentales ou mondiales,
l'activité se révèle bien soutenue, mais diffuse dans le Sud-Est.Sophia-Antipolis, en Paca, demeure un point d'ancrage majeur dans les technologies de l'information. Ce constat est avéré en particulier dans le secteur des télécoms, lequel repart nettement à la hausse, tiré par les
équipementiers. On note aussi la Global Delivery Unit de Steria, un centre d'infogérance des clients nationaux de la SSII.Avec Marseille et Gémenos, l'activité en Paca semble loin de faiblir. Est-ce un effet de la présence du pôle solutions communicantes sécurisées, l'un des plus importants pôles de compétitivité en France ? Difficile à dire.
' Nous étions déjà présents au sein des entreprises concernées par les pôles de compétitivité, répond Dominique Duflo, de Sogeti. Nous restons dans l'expectative. ' C'est une
question de temps : les projets de recherche et développement des pôles démarrent, les investissements arrivent.Industrie, et notamment chimie, tertiaire, banque, entreprises publiques... Le tissu économique de la région Rhône-Alpes fait preuve d'un fort dynamisme, avec des tendances assez diversifiées. Chez Atos Origin,
170 recrutements, et une cinquantaine chez Sogeti : la région maintient un niveau de croissance élevé. Et la forte concentration d'écoles et d'universités y facilite les recrutements de jeunes.
Profils expérimentés recherchés
Le Sud fait preuve d'un dynamisme partout qualifié de majeur, juste après celui de l'Ile-de-France. Quant aux profils recherchés, ils se montrent très diversifiés. Réseaux et télécoms, informatique industrielle ou développement
en nouvelles technologies forment le socle des plus demandés. Mais les compétences en progiciels de gestion intégrés trouvent aujourd'hui de nombreux débouchés dans le Sud-Ouest et en Paca.Une excellente opportunité pour les Franciliens en quête d'une meilleure qualité de vie. En effet, si les jeunes conservent cette année une forte cote, les ingénieurs expérimentés sont aussi bienvenus en régions. Chez Atos
Origin, notamment, la grande majorité des recrutements en province cible des profils dotés de cinq à huit ans d'expérience. La société connaît aussi des besoins en experts de haut niveau, qu'il faut alors rechercher sur le marché.Car, dans le Sud comme en Ile-de-France, de tels profils ne sont pas si évidents à dénicher. Les PME en savent quelque chose, qui peinent à attirer les recrues, notamment dans des villes un peu moins prisées par les ingénieurs.
Par exemple, Watteco, jeune PME spécialisée dans la maîtrise de l'énergie, dont le PDG Paul Bertrand se désespère : ' Nous devons doubler nos effectifs, mais nous n'attirons pas les développeurs dont nous avons besoin
parce que notre entreprise est basée à Toulon. Or, la ville ne bénéficie pas d'une bonne infrastructure et souffre d'un lourd déficit d'image. Donc, soit la société sera amenée à sous-traiter, soit elle devra s'installer
ailleurs ! '