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Créer sa start-up : les débuts
L'idée a été validée, la technologie adaptée au marché cible, les statuts déposés, l'équipe formée, le budget tracé et les financements décidés. Et maintenant ? Bienvenue dans l'aventure !
Ça y est, vous entrez dans la réalité ! Une fois votre entreprise créée, il va falloir vous installer dans des locaux, assumer vos charges de loyer, de matériel et de maintenance, et transformer votre idée en business. Voici une étape tout à la fois excitante et anxiogène. Lors de la première année, il s'agit surtout d'opérer des réglages de votre produit, de le confronter à la réalité du marché, de définir la stratégie commerciale à adopter ou encore de gérer les questions fiscales.
« Pour moi, la première étape, en particulier en B to B, consiste à aller chercher le premier client de référence. Et dans ce cas-là, c'est souvent le patron qui le déniche », explique Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de PriceMinister. Xavier Liard, cofondateur de Dotemu, a ressenti des difficultés à convaincre les décisionnaires, « d'autant que nous travaillons avec des éditeurs de jeu au chiffre d'affaires très important, de très grandes entreprises ». Pourtant, l'image de créativité et d'innovation que draine une jeune société peut constituer un excellent atout commercial. La confiance en soi et l'impertinence sont permises, si elles sont bien dosées.
En attendant de décrocher ce premier client et pendant les premiers mois de vie de votre start-up, le plus souvent, vous ne gagnerez rien, à part quelques aides. Ainsi, l'Accre, l'aide à la création d'entreprise proposée aux chômeurs, vous permet de percevoir une allocation durant six mois après la création et vous exonère de cotisations sociales pendant un an.
Déceler les opportunités
Une fois ce processus amorcé, vous allez devoir vous concentrer sur la deuxième phase : la croissance de votre start-up. Depuis le développement de la clientèle jusqu'à l'anticipation de vos besoins de financement, sans oublier la veille permanente sur votre marché. Pensez toujours à préserver vos qualités de curiosité et d'ouverture d'esprit. Car malgré tous les schémas prévisionnels, l'imprévu peut vous tomber dessus à tout moment.
Alain Villenave, qui compte six sociétés à son actif, avait monté une entreprise de logiciels. Il raconte : « Je venais tout juste de la monter, de constituer une super équipe. Le produit n'était même pas tout à fait terminé. C'est alors que j'ai reçu une offre de rachat d'un leader américain du secteur. Mais je n'ai pas perçu la valeur de la proposition .» Alain Villenave refuse et rate une énorme opportunité : un an après, il devait stopper son projet, perdant tout ce qu'il y avait investi.
Et puis, pour garder votre lucidité, n'oubliez pas de protéger aussi votre vie privée. Accordez-vous soirées, week-ends et même vacances. Entrepreneur ne doit pas vouloir dire esclave de son projet. Vous risquez, sinon, d'aller droit dans le mur sur le plan personnel et de mettre en péril le fragile équilibre de votre création.
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Evodia : la gestation d'une start-up
Une entreprise de croissance est celle qui, forte de sa différence et pour obtenir une puissance de feu importante, lève successivement des fonds. Evodia est de celles-là.
Son histoire débute au sein du laboratoire Imadoc de l'Inria de Rennes. Une équipe de chercheurs y travaille depuis une quinzaine d'années sur les techniques de reconnaissance de l'écriture. A la fin de 2004, ils décident de valoriser leurs travaux dans le cadre d'une création d'entreprise et cherchent un porteur de projet. C'est ainsi qu'Yvan Ridé entre dans la danse. Il dirige aujourd'hui Evodia, qui comptera dix salariés en septembre.
Sa solution technique permet de valoriser les archives : Evodia ne numérise pas les documents manuscrits mais facilite la recherche au sein des bases de données numérisées. Par ailleurs, en février 2007, l'entreprise s'est attaquée à un second marché en proposant un logiciel destiné aux Tablet PC.
Sa première année de vie a été consacrée à la mise en place commerciale : trouver les premiers clients, adapter le produit au marché. Au cours de la deuxième année, d'autres paramètres se sont ajoutés. « C'est étonnant, mais c'est de faire face au succès qui est compliqué, raconte Yvan Ridé. Et puis, avec le grossissement de la société, je dois commencer à mettre en place des personnes clés pour m'assurer aussi que la communication va rester fluide avec les chercheurs. » Mais, en février dernier, le cap le plus difficile d'après le fondateur a été franchi : la sortie de l'incubateur, qui prêtait locaux et matériels.
Désormais hors du cocon, Evodia doit penser sérieusement à entamer sa vie de start-up. Avec, idéalement, une première levée de fonds rapide de l'ordre de 500 000 euros puis, un ou deux ans plus tard, une seconde, de l'ordre d'un à deux millions d'euros.
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