Jusqu'alors parent pauvre de l'informatique, les comités d'entreprise (CE) n'hésitent plus à recourir à des solutions de gestion sophistiqués pour leur travail au quotidien. L'utilisation
d'offres clés en main est croissante, pour le bonheur de quelques éditeurs spécialisés.
' Le secteur se professionnalise et de nouveaux besoins apparaissent. Les CE sont de plus en plus éclatés et doivent désormais
gérer le nomadisme ', explique Jean-Louis Hudec, PDG d'Amaris, une filiale du groupe Alpha. Cet éditeur vient justement de présenter
une nouvelle gamme de solutions, qui permet d'accéder aux applications de gestion (des écritures comptables, des activités sociales, des fichiers de bénéficiaires, etc.) sur le
Web.
Entre 30 000 et 40 000 CE en France
Chez ProwebCE, l'autre grand acteur de ce marché, l'offre est également en développement. L'éditeur vient de
racheter son concurrent JMF Info.
' Cette acquisition complète notre offre au niveau des CE de grandes structures et nous ouvre le marché des comités
d'?"uvres sociales des mairies ', explique Myriam Zammit, responsable communication de ProwebCE. La société vient également de nouer un partenariat avec Medias-CE, qui permet aux comités de créer leur site.
(*)Il faut dire que le marché est assez considérable. Ces deux éditeurs estiment le nombre de CE en France entre 30 000 et 40 000, ce qui est largement plus que leur propre portefeuille client. ProwebCE, par exemple, revendique
environ 850 clients. Le potentiel de croissance est donc important.Le nombre de fournisseurs en solutions de gestion reste toutefois limité.
' C'est une niche de marché intéressante, mais avec des spécificités fortes qu'il faut pouvoir maîtriser. Les solutions
généralistes ne sont pas adaptées ', précise Myriam Zammit. Un CE a, par exemple, ceci de particulier qu'il doit gérer deux budgets différents : le fonctionnement et les activités socio-culturelles. Le premier est
obligatoire et représente 0,2 % de la masse salariale, le second dépend du bon vouloir de l'entreprise.
Le vote électronique ouvre des perspectives
D'autres acteurs commencent à s'intéresser aux comités d'entreprise. Le 25 avril dernier,
le décret de loi 2007-602 a précisé les modalités du vote électronique. Certains éditeurs, comme Ubiqus ou Keyvelop, ont d'ores et déjà formalisé des offres. Le
premier propose une solution basée sur des machines à voter, le second s'appuie sur des transactions sécurisées par Internet. Mais le marché est naissant et certains freins doivent encore être levés.
' Nous sommes en phase d'évangélisation, en particulier auprès des syndicats qui ont peur d'un éventuel trucage. Mais l'intérêt économique du vote électronique est tangible. Dans les grandes
entreprises, le coût d'un bulletin de vote papier peut aller jusqu'à 15 euros ', explique Pierre-Jean Billon, président de Keyvelop.
* Article modifié le 15 juin 2007. Contrairement à ce que nous avions écrit initialement, aucune fusion n'est envisagée entre ProwebCE et Medias-CE pour l'instant.
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