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Les développeurs web sont avant tout… des développeurs. Difficile, donc, de discerner les évolutions de leur salaire. Le chef de projet e-business dispose, en revanche, d'une forte spécificité et profite de belles rémunérations.
“ La dynamique de l'emploi dans le domaine du web est liée à deux facteurs, commente Didier Gaillard, directeur général d'Expectra.D'une part, à l'innovation qui règne autour du web 2.0 et du marketing numérique (développement de portails collaboratifs, réseaux sociaux, e-réputation et analyse d'audience) et, d'autre part, au développement de solutions applicatives de la gestion de la relation client. ” Des facteurs de dynamisme indéniables, mais qui s'inscrivent désormais dans un paysage qui trouve ses marques depuis plusieurs années. Du coup, les nouveaux métiers liés au développement d'internet sont en passe de normalisation : aujourd'hui, on ne cherche plus un développeur web, mais un développeur tout court. Ce sont d'ailleurs ces profils d'ingénieurs de développement connaissant les technologies internet qui font monter les enchères sur cette fonction. Mais le delta des rémunérations sur ce profil spécifique reste difficile à cerner.Les meilleures augmentations sont, en revanche, réservées aux spécialistes web dotés à la fois de compétences techniques et de connaissances fonctionnelles. Ainsi, “ le chef de projet e-business est clairement l'un des jobs en or en 2012 car ce profil hybride technico-fonctionnel répond au large défi de la numérisation des sociétés françaises, explique Bruno Fadda, Associate Director de Robert Half International France (recrutement permanent). Celles-ci intègrent de plus en plus cette fonction alors qu'auparavant elles faisaient appel à un prestataire de service. ” Avec deux ou trois ans d'expérience, le chef de projet e-business peut prétendre à une rémunération entre 40 000 et 45 000 euros, à condition de faire preuve de bonnes qualités relationnelles, notamment pour la coordination quotidienne des différents intervenants, internes et externes (équipe technique et marketing) dans le cadre de la gestion de projets.
Quand les jeunes pousses du web recrutent
En revanche, les fonctions marketing, dont les besoins s'amplifient, n'obtiennent pas de récompenses particulières, même si les bons profils restent assez difficiles à trouver en l'absence de formations conséquentes dans les cursus. Le recours aux stagiaires est en effet fréquent, tout au moins pour le suivi des indicateurs d'audience et autres.Principales recruteuses, les start up offrent des conditions salariales intéressantes : “ Certaines jeunes pousses internet continuent à recruter et recherchent des experts techniques dotés de cette logique de développement particulière, explique Rami Kechteil, cofondateur du cabinet Selescope. Ce sont des sociétés très attirantes. Elles proposent de bien meilleurs salaires que les SSII ou les entreprises utilisatrices. ” Cependant, ces dernières sont de plus en plus nombreuses à monter de toutes pièces un service spécifique, chargé de coordonner et de mener à bien tous les projets de l'entreprise. En général sous la responsabilité du responsable marketing, le service numérique s'arme de Community Managers, mais aussi de développeurs, et bien sûr de marketeurs spécialisés. Une piste à suivre attentivement car elle donnera lieu dans les années qui viennent à une profonde évolution des métiers… et des rémunérations !D'autant que les spécialistes internet vont sortir progressivement des formations mises en place par les nouvelles écoles internet. Créées en 2011, Sup'internet et l'Ecole européenne des métiers de l'internet sont désormais rejointes et concurrencées par la Web School Factory. Les étudiants qui sortiront de ces nouveaux cursus dans quelques années ? entre trois et cinq ans selon les écoles ? bouleverseront progressivement le paysage de ces métiers en perpétuelle évolution. Un peu plus d'une centaine pour la première année, mais plusieurs centaines pour les années suivantes, selon les prévisions des nouveaux établissements.Encore faudra-t-il savoir quel sera le bon pari, entre les écoles préparant des profils hyper-spécialisés dans la technologie ou le marketing ou, au contraire, les cursus misant sur les multi-compétences, considérant que les entreprises auront davantage besoin de cadres supérieurs et de dirigeants formés à la technologie, mais aussi au marketing et au design. Des domaines qui sont, pour l'instant, très segmentés.
Vers les spécialités du web 3.0
Webdesigner, référenceur, développeur, chef de projet ou encore analyste de trafic web… Les écoles recensent et préparent leurs nouveaux étudiants à une vingtaine de métiers. C'est justement le nombre de métiers ? 19 exactement ? recensés par l'Apec dans son nouveau référentiel des professions d'internet : les métiers décrits dans le premier référentiel de 2004 ont été largement actualisés, notamment ceux relevant de la fonction informatique (directeur de projet, architecte web, chef de projet fonctionnel et technique, développeur web), de la création (directeur artistique, webdesigner, Game Designer) et du marketing (directeur du marketing, chef de produit web, webmarketeur), métiers porteurs sur le marché de l'emploi cadre.L'avenir n'est pas tracé, mais le web 2.0 commence déjà à céder sa place à la génération suivante. “ Avec le développement du web 3.0, ce sont encore de nouvelles compétences qui seront recherchées, s'appuyant notamment sur l'intelligence artificielle, l'architecture cognitive, l'internet des objets, la représentation des connaissances. Il est vraisemblable que ces évolutions amèneront le développement de nouvelles spécialités tant au niveau du marketing que de l'informatique, ou même de la logistique ”, prédit l'étude de l'Apec. Des compétences qui seront sans nul doute de mieux en mieux rémunérées.