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De nombreux constructeurs automobiles ont lancé, en Europe, des pilotes RFID tant sur la chaîne d'approvisionnement que sur les chaînes de montage. Ces expériences n'ont pas encore donné lieu à des déploiements massifs.
Dès 1984, les constructeurs automobiles américains tels que GM ou Ford ont lancé des projets RFID. C'est au début des années 2000 que les projets RFID se sont multipliés parmi les constructeurs et équipementiers européens. Les rappels massifs de pneus aux Etats-Unis, notamment par Firestone en 2000, ont poussé les industriels tels que Michelin vers les technologies RFID pour tracer leurs pneus en y intégrant une puce radiofréquence.Côté production, de multiples projets ont été lancés dès les années 1990. Daimler, BMW, GM, Volkswagen, ainsi que Peugeot et Renault utilisent des tags RFID. Ainsi, Ford a équipé les skids (portiques métalliques qui portent les châssis) de son usine belge de Genk avec des tags RFID devant résister à des températures supérieures à 210?'C. Volkswagen et Land Rover utilisent des tags RTLS afin de géolocaliser les véhicules dans les parcs.Pour sa supply chain, Toyota Europe a lancé en 2004 un projet RFID afin d'assurer la traçabilité des contenants échangés entre ses sites européens et sa nouvelle usine de Kolin en République tchèque. Pour Juan Pavez-Spencer, consultant senior chez PEA Consulting et ancien spécialiste de la supply chain chez Toyota Europe, ' il fallait minimiser les pertes de contenants qui étaient échangés dans toute l'Europe. Etant donné le coût des tags à l'époque, 1,70 dollar pièce pour 300 000 tags déployés, il n'était absolument pas envisageable de les déployer en boucle ouverte '. Depuis, les coûts ont chuté et les problèmes de transmission liés aux masses métalliques ont été, en grande partie, résolus. Pourtant, aucun constructeur n'a pu imposer l'utilisation de tags RFID à ses fournisseurs.
Principale inconnue, le ROI
La crise aiguë actuelle du secteur, latente depuis plusieurs années, constitue un frein au déploiement de la technologie. ' Les industriels sont prudents et ne communiquent pas sur le ROI de leurs projets RFID. Pourtant, la supply chain présente pour les constructeurs un gisement de productivité énorme et la RFID est, en ce sens, une vraie clef d'amélioration, souligne Juan Pavez-Spencer. D'un côté, on a assisté à un éloignement du sourcing, et de l'autre, les chaînes de montage travaillent à flux tendu, avec des approvisionnements planifiés à 30 minutes près. Les temps passés sur les routes s'allongent et face à l'augmentation du risque climatique ou du risque de grève, RFID et RTLS sont une solution d'amélioration. 'La lutte anti-contrefaçon pourrait aussi pousser les industriels vers la RFID, notamment pour identifier les pièces de sécurité qui peuvent être copiées. Chef de projet pour l'organisme de normalisation Galia, Alexandre Loire travaille avec l'Afnor et le pôle traçabilité de Valence à ' établir pour l'ISO une grille classant les technologies en fonction de leurs usages potentiels dans le cadre de la lutte anti-contrefaçon '. Ce document devrait être prêt pour 2010.
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