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En juin dernier, 45 informaticiens étaient transférés des Arsoé vers Unilog LogicaCMG. Une opération d'externalisation bouclée en six mois, sur fond de crise ect de fusion.
Les experts sont unanimes : une opération d'infogérance avec reprise de personnel doit se mener ' à froid ', hors de tout contexte social tendu. Le récent transfert des 45
informaticiens de deux Associations régionales de services aux organismes d'élevage (Arsoé) vers la SSII Unilog LogicaCMG fait exception. Les Arsoé (une douzaine en France) agissent comme des GIE informatiques auprès de leurs clients adhérents, les
coopératives d'insémination, le contrôle laitier ou les organismes d'élevage.Fin 2004, l'entité de Trélazé (Angers) frise le dépôt de bilan. L'activité plonge, tandis que des dérapages sur de gros projets se multiplient. Tout juste nommé directeur général de la structure, Jean-Luc Gadenne prend deux mesures
radicales : accélérer le projet de fusion avec l'Arsoé de Caen et externaliser la partie études et développement. Cela afin de recentrer les Arsoé sur leur c?"ur de métier : la production et l'hébergement de bases de données animales.
' Il fallait agir très vite. Le personnel était démotivé, inquiet. Une fois le cap donné, le soulagement s'est fait sentir. Par ailleurs, cette fusion-externalisation permettait d'absorber les aléas de charge, d'accéder à une
taille critique et de maintenir le niveau de compétences. '
Priorité à la sauvegarde des emplois
En janvier 2005, trois prestataires ?" Unilog, Sogeti et Sodifrance ?" sont en lice pour ce contrat de plus de 10 millions d'euros sur cinq ans. Dans le processus de sélection, les critères RH trônent en tête des
priorités. Et sur ce terrain, de l'avis même de Jean-Philippe Ramirez, aujourd'hui chef de projet dans la SSII, Unilog a suivi ' l'approche la plus humaine, la présentation de Sogeti revêtant une orientation
business '. Régionale, Sodifrance ' ne possédait pas la taille suffisante '. Argument de poids, Unilog s'engage à la fois sur la sauvegarde de l'emploi (reprise de tout le
personnel) et sur le maintien sur site. Deux engagements contractuels qui ont accéléré l'adhésion du personnel au projet. Jouant à fond la carte de la transparence, Jean-Luc Gadenne va jusqu'à transmettre les propositions des sociétés candidates au
comité d'entreprise.
Démythifier l'univers des SSII
Avant même que le contrat ne soit gagné, Unilog investit le terrain et fait venir ses propres chefs de projet, analystes et développeurs. Un bon moyen de démythifier l'univers des sociétés de services.
' Certains collaborateurs comptaient vingt-cinq années d'ancienneté en interne. D'autres avaient plutôt mal vécu un précédent emploi en SSII, rappelle Jean-Luc Gadenne. En posant des questions directement
à leurs pairs, ils ont eu la possibilité de se confronter à la réalité et d'éliminer nombre d'idées reçues. 'Afin de lever les dernières appréhensions, Unilog a mené une série d'entretiens individuels. L'occasion, pour le futur collaborateur, d'expliquer son parcours et son métier, et d'exprimer ses souhaits d'évolution.
' Pas question de transformer un expert métier en un " jeune développeur ", estime Thierry Poitevin, membre du comité de direction d'Unilog. Au contraire, l'intérêt commun est de
pouvoir capitaliser sur cette connaissance métier. Aujourd'hui, ces consultants interviennent en assistance à maîtrise d'ouvrage pour nos clients du monde agricole, adhérents ou non des Arsoé. ' Sans contrevenir à la clause
de maintien des compétences fonctionnelles sur le périmètre Arsoé, quelques salariés ont pu évoluer vers d'autres secteurs, comme la bancassurance. Par ailleurs, une demi-douzaine d'employés ont demandé leur mutation pour Nantes, Brest ou
Rennes.
S'assurer que la greffe a bien pris
Sur les conseils du cabinet KLC et d'un avocat spécialisé dans le droit social, les Arsoé ont retenu pour cadre juridique l'article L122-12 conventionnel sur la base du volontariat. Sur les 55 personnes concernées, 45 ont accepté
?" le solde relevant de démissions ou de refus pour opportunités professionnelles.A partir du 20 juin, date effective du transfert, les nouvelles recrues ont suivi le cursus d'intégration classique : présentation de leur business division, livret d'accueil électronique, sensibilisation à la méthodologie
maison, formations génériques ou techniques (J2EE, .NET, etc.). De plus, la demi-douzaine de cadres a assisté à un miniséminaire Unilog (MSU) sur le thème du management de projet. Par ailleurs, pour mixer et homogénéiser les équipes, des
' uniloguiens ' ont été injectés parmi les transférés. Une façon également d'abaisser la moyenne d'âge ?" de 38 ans, contre 29 ans pour l'ensemble d'Unilog Ouest. En début d'année, les anciens
d'Arsoé passaient à la fois leur entretien postintégration et tenaient leur première réunion annuelle d'évaluation avec leur manager.Le bilan de l'opération ? Alors que l'intégration s'achève et que le cadre méthodologique est posé, un nouveau chantier s'est ouvert. Unilog poursuit à présent la phase d'industrialisation des processus et de mutualisation. Et
ce, pour assurer la convergence des deux socles applicatifs, en vue d'accroître la productivité. Selon Jean-Luc Gadenne, les premiers apports de l'externalisation pour les adhérents concernent avant tout l'amélioration de la qualité des produits
livrés et la tenue des délais. Des objectifs qui, en termes de priorité, s'inscrivent bien avant la réduction des coûts.x.biseul@01informatique.presse.fr