Les DSI tournent à leur avantage la consumérisation du numérique
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L'accès aux technologies détermine les choix professionnels de 45 % des actifs
Le numérique fait aujourd'hui partie aussi bien de la vie privée que de la vie professionnelle. C'est la perception d'un actif sur deux, selon le dernier baromètre sur les enjeux numériques réalisé par Ipsos pour Microsoft. Un tiers des actifs interrogés estime même qu'appareils et applications numériques sont d'abord utilisés dans la sphère privée. Pour les auteurs de l'étude, “ les nouvelles technologies seraient avant tout un aspect de la vie personnelle […] dont la maîtrise est souvent acquise en dehors du travail ”. Témoignant de la consumérisation du numérique, cette enquête éclaire les bouleversements qu'elle entraîne dans l'entreprise.
Moins de formation nécessaire
D'abord en matière d'apprentissage, les actifs ressentant un niveau de maîtrise plus élevé pour ce qui a été appris à la maison ou au cours des études qu'en entreprise. La moitié d'entre eux pensent en retirer un meilleur confort de travail et une efficacité supérieure, ce qui satisfait aussi leurs employeurs. “ Quand vous embauchez des collaborateurs utilisant déjà les outils informatiques à titre privé, cela évite de les former sur ces mêmes outils, explique Thomas Chejfec, responsable informatique d'Aldes. Des ressources dédiées à la formation sont alors redéployées, comme ce fut le cas de notre responsable des formations informatiques bureautiques qui, aujourd'hui, administre le service informatique. ”Mais la consumérisation a aussi créé de nouvelles contraintes pour les DSI. Leurs collaborateurs sont de plus en plus prescripteurs et exigeants en matière d'accès aux outils numériques au travail. Ainsi, 80 % des actifs et 96 % des étudiants n'imaginent pas travailler sans un accès à internet. Et leurs attentes se déclinent sur l'ensemble des outils numériques, depuis les réseaux sociaux jusqu'aux smartphones. A propos de ces derniers, l'approche du “ bring your own device ” se généralise dans l'entreprise. “ L'époque du Blackberry statutaire est passée, nous devons désormais ouvrir les flux aux smartphones personnels ”, estime Vincent Chatard, directeur des opérations et des systèmes de Bforbank. “ Les salariés apporteront leur propre terminal et nous leur fournirons le service qui va avec, renchérit Thomas Chejfec. Quel que soit le support sur lequel nous véhiculerons et traiterons l'information, il sera multienvironnement. ” Ainsi, les services informatiques répondent aux attentes des utilisateurs internes et se parent d'une image moderne. Surtout, l'entreprise n'investit plus dans ce qui est souvent devenu un outil de travail.
Les tablettes en zone d'attente
Côté tablettes, un nombre croissant de salariés attend que l'entreprise assume l'investissement. “ On nous presse pour leur adoption, mais difficile de démontrer leur retour sur investissement ”, juge Konstantinos Voyiatzis, DSI de Nexans. Dans tous les cas, le besoin d'accès aux technologies numériques est si fort que 45 % des actifs affirment qu'ils pourraient chercher un autre emploi si celui qu'ils occupent actuellement ne leur permettait pas d'accéder à des technologies jugées indispensables, au premier rang desquelles figurent le PC et internet. Mais à ce jour, ce point semble rarement abordé lors des entretiens d'embauche.