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Véritable marqueur de certaines écoles d'ingénieurs, la formation à l'innovation s'appuie de plus en plus sur les territoires et les entreprises. Les formations reposent souvent sur l'action, en favorisant le travail des étudiants autour de projets.
Les écoles au cœur du processus de création d'entreprise
“ L'ingénieur de demain sera innovant et agile ou ne sera pas. ” C'est cette conviction qui a conduit Jean-Marc Idoux, directeur général de HEI, à orienter une grande part des enseignements sur l'innovation et la créativité : des modules de sensibilisation à la création d'entreprise sont ainsi dispensés depuis plus de dix ans. Et depuis 2007, les élèves de dernière année suivent deux cents heures consacrées à l'entrepreneuriat. Mais ce n'est pas tout : avec deux autres écoles d'ingénieurs, l'ISA et l'ISEN, l'HEI a élaboré le projet Adicode (Ateliers de l'innovation et du codesign), qui vient de recevoir un financement de 5 millions d'euros de l'Idefi (Investissements d'avenir dans les formations innovantes). La démarche consiste à fédérer un réseau de partenaires (établissements enseignant d'autres disciplines, entreprises, experts…) autour de la recherche sur des projets d'entreprises : rendre la cuisine intelligente, permettre l'accès au téléphone mobile pour les personnes handicapées… Un moyen idéal pour s'exercer à l'innovation. “ Les élèves deviennent ainsi les acteurs et les intégrateurs d'un projet concret ”, poursuit Jean-Marc Idoux. Chiffres à l'appui : sur les dix premières propositions, trois ont donné lieu à une création d'entreprise par les jeunes ingénieurs. Cette année, 110 projets seront lancés. Avec le soutien des collectivités territoriales, trois bâtiments destinés aux développements de ces innovations seront construits pour Adicode.
Encourager l'esprit d'innovation…
Cette initiative, qui devrait faire tâche d'huile dans d'autres régions, reflète la tendance actuelle. Le modèle des pôles de compétitivité s'inscrit aussi dans les écoles en quête de dispositifs où l'action porte en elle-même le processus de formation. Ainsi, l'Ensimag lance cette année un FabLab : “ Il s'agira de créer des “ objets ” embarquant de l'informatique et répondant à des besoins concrets. Il n'y a pas de champ d'application imposé, les propositions pouvant être des outils destinés à des médecins travaillant sur le terrain, ou des équipements intelligents pour cyclistes, ou encore des objets pour la domotique ”, explique Vivien Quéma, enseignant-chercheur à l'INP-Ensimag de Grenoble. Pour ces projets, combinant réalisation informatique et hardware, le FabLab met à disposition des étudiants un espace de création, ainsi que des outils permettant d'effectuer le prototypage. Bien sûr, les élèves ne s'improvisent pas soudainement innovateurs. Des cours optionnels les aident à être créatifs. Au programme : les méthodes qui visent à générer des idées, la communication spécifique à l'innovation ? “ faire rêver, éclairer, rassurer ” ?, etc.
… et favoriser l'entrepreneuriat
La création d'entreprise est également encouragée, et donc enseignée, dans certaines écoles. Ainsi, l'Eisti a mis en place une direction de l'entrepreunariat, chargée d'épauler les étudiants créateurs : recherche et validation des idées sur lesquelles reposent ces projets d'entreprises, structuration des projets, élaboration des business plan… Le tout se termine devant un jury, qui peut décider de contribuer à un apport financier ou matériel pour aider ces jeunes entrepreneurs. Bilan de l'opération lancée depuis trois ans : une centaine d'emplois créés.
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