Les éditeurs français hissent haut leurs couleurs
Écrasés sous le poids des Américains et de deux géants tricolores ?" Dassault Systèmes et Business Objects ?" les éditeurs français entendent affirmer leurs arguments. Et pour atteindre une taille critique, ils s'orientent vers les associations et les groupements.
Les éditeurs devraient aligner les motifs de satisfaction en France. Les 100 premiers ont réalisé 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2006, explique le cabinet Pierre Audoin Consultants qui réalise le baromètre annuel de
l'Afdel (Association française des éditeurs de logiciels). Ce chiffre est en progression de 12 % par rapport à 2005. ' Ces 12 %, note Jean-François Perret, le président du cabinet, recouvrent
pourtant un effet pervers. Il faut enlever 2 à 3 % de croissance externe, pour garder une progression annuelle de 8 à 9 % en organique. ' Les éditeurs poursuivent en effet une concurrence active en matière de
rachats, comme Oracle par exemple, auteur d'une vingtaine de rachats en peu de temps. Dans ce climat très médiatisé de croissance externe, les éditeurs français ne veulent pas rester sur le bord du chemin. Du moins essaient-ils de réagir, c'est le
message que veut faire passer l'Afdel et qu'illustre, par exemple, Didier Benchimol, PDG de Cartesis, société rachetée par le français Business Objects. Didier Benchimol a passé une dizaine d'années dans la Silicon Valley avant de prendre en 2004 le
poste de PDG du français Cartesis. Son diagnostic : ' Il y a une incapacité française à gagner le haut niveau, le marché international, où il faut décliner et commercialiser ses produits avec une tout autre approche que
pour le marché hexagonal. À l'international, il faut se rapprocher des méthodes et des process américains '. À son arrivée chez Cartesis, Didier Benchimol dirige une entreprise dont 87 % du CA se réalise en France. Sa
politique de transformation a permis de recentrer l'entreprise sur un seul métier, celui d'éditeur et de se développer à l'international qui représente 50 % de l'activité. La qualité des éditeurs français s'arrête aux solutions et n'inclut pas
la conquête des marchés. Franchir les paliers : 10, 20, 50 M d'euros de chiffre d'affaires est plutôt rare. Et franchir les frontières également. Les deux plus grands éditeurs français, Dassault Systèmes et Business Objects, réalisent
90 % de leur CA à l'international, alors que la moyenne des éditeurs français n'en fait que 20 %. Les éditeurs sont pénalisés également par le poids de leurs confrères étrangers et de ces deux Français, ce que montre très bien Pierre
Audoin Consultants. Dans son Top 150 des éditeurs sur le marché français, en terme de chiffre d'affaires, les éditeurs américains réalisent 64 % des parts de marché. Ils sont ultra-dominants sur le segment des logiciels systèmes et des
logiciels outils, donc le c?"ur des systèmes d'information.
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