Les entreprises doivent d'ores et déjà se préparer au Brexit


Le référendum du 23 juin sur le retrait ou non de la Grande-Bretagne de L’Union Européenne est un enjeu économique important pour les entreprises. Elles doivent prendre en compte un excès de volatilité
En se déclarant pour le Brexit (Britain Exit), c’est-à-dire la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, Boris Johnson, le maire de Londres, a provoqué une chute de la livre contre le dollar. Ce n’est là qu’un des épisodes qui agitent les marchés depuis que l’on sait qu’un référendum, prévu le 23 juin 2016, déterminera le retrait ou non de la Grande-Bretagne.
BoJo comme l’appellent souvent certains quotidiens britanniques, est une marque en lui-même. L’homme est connu; ses provocations ou déclarations à l’emporte-pièce sont attendues, il sait distraire les foules. Cependant, l’impact qu’il a eu sur la devise britannique en dit long sur l’état de nervosité des agents économiques, même si le déclin est en partie dû à d’autres facteurs.
Plus sereinement, la banque HSBC a réalisé une étude d’une cinquantaine de pages sur le sujet. On y apprend que, dans le cas d’un Brexit, la livre britannique pourrait baisser de 15 à 20% contre le dollar, revenant au niveau des années 80 et atteignant la parité avec l’euro. Toujours selon HSBC, ce déclin de la devise britannique se traduirait par une augmentation de 5% du rythme de l’inflation et renchérirait les importations britanniques. Le taux de croissance de l’économie pourrait être diminué de 1 à 1,5%, abaissant de moitié l’estimation de croissance de HSBC pour 2017 qui est de 2,3%.
Le gouvernement de sa gracieuse majesté a lui aussi publié une longue étude sur le sujet du Brexit. Tout le monde sait que les enjeux sont importants et que les déclarations plus ou moins intempestives des hommes politiques européens seront le reflet de la nervosité des marchés financiers. Ou l’inverse !
Cependant, d’ici au 23 juin, l’économie ne va pas s’arrêter et les entreprises doivent s’adapter. Le premier impact de cette situation est un excès de volatilité sur les marchés et des conséquences tangibles sur les différents métiers des entreprises. Pour trouver des réponses, simuler les plans d’action et préparer divers scénarii, les directeurs financiers sont amplement sollicités.
Considérons la situation d’une entreprise britannique. La baisse de la livre est sans doute une aubaine pour ses exportations. S’il s’agit d’une entreprise manufacturière, elle devra prendre en compte le renchérissement des encours de production et des matières premières qui sont généralement importées. Si l’on suit le scénario tracé par HSBC dans l’hypothèse d’un Brexit, le risque d’inflation peut se traduire par une augmentation du taux de base bancaire et donc par un renchérissement des besoins en fonds de roulement. On le sait, la conduite d’une entreprise n’est pas un exercice de pilotage statique. Les divers paramètres s’influencent les uns, les autres ; dédier à chaque métier un tableur pour simuler "dans son coin" sans que l’ensemble puisse collaborer est un exercice futile. La réponse se trouve dans le cloud, avec une solution naturellement collaborative, capable de calculer et de recalculer instantanément de grands volumes de chiffres.
Là, on peut effectuer diverses simulations de l’impact financier d’un Brexit sur les divers métiers d’une entreprise. Ajoutons que les entreprises multinationales, notamment américaines, qui ont pris la Grande-Bretagne comme tête de pont, doivent anticiper encore plus que leurs homologues britanniques. Elles sont certes confrontées aux mêmes problème sur le financement de leurs activités courantes, mais doivent prendre en compte les deux inconnues significatives que sont les ressources humaines et l’environnement politique européen.
Devront-elles quitter la Grande-Bretagne, totalement ou en partie ? Peuvent-elles le faire ? Doivent-elles le faire pour préserver la continuité de leurs activités. À côté de ces questions fondamentales, d’autres, plus prosaïques, sont adressées au directeur financier : combien çà coûte? Combien ça rapporte ? Est-ce que cela nous protège ? Gageons que ceux qui tentent d’y répondre avec un tableur, en se connectant sur de vieilles technologies, seront encore à la tâche lors du référendum du 23 juin.
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