Les entreprises plébiscitent les réseaux sociaux mais leurs dirigeants peinent à s'y mettre

Le développement des réseaux sociaux internes aux entreprises est freiné par des problèmes de culture et des managers peu sensibilisés personnellement.
Michael Page vient d’organiser une conférence sur le thème des réseaux sociaux et des entreprises dans le cadre du Trophée du capital humain. Thierry Happe, cofondateur de Netexplorateur, un observatoire indépendant des nouveaux usages de l’internet, y a animé l'essentiel des débats. Surprise : selon son étude, les grandes entreprises, en 2011, se sont clairement approprié les réseaux sociaux externes : Twitter, Facebook, Linkedin, etc.
Les chiffres communiqués sont éloquents : 84 % des entreprises du classement Fortune 100 sont actives sur au moins un média social en 2011. Cette même année est marquée par la percée de Twitter qui devient le média social de référence, avec 77 % des entreprises disposant de comptes. Ces dernières n’hésitent plus à entrer en conversation avec les internautes : + 78 % de tweets d’entreprises par rapport à 2010.

Encore assez peu de dirigeants sensibilisés
Pour autant, les grandes entreprises françaises ne se dotent pas massivement de réseaux sociaux internes. En cause, un problème de culture et d’implication du Top management. Selon Netexplorateur, rares sont les membres du comité de direction qui ont tenté de comprendre personnellement ces outils. Or, c’est un point essentiel pour impulser une dynamique dans l’entreprise. Les dirigeants doivent aussi accepter une certaine perte de contrôle et laisser s’exprimer des collaborateurs qui ne maîtrisent pas forcément un sujet.
Plusieurs bonnes pratiques ont été évoquées pour la mise en œuvre de ces outils. L’importance d’une charte d’utilisation des réseaux sociaux, de fixer des objectifs et des règles du jeu claires ou encore de mettre en place un réseau d’ambassadeurs volontaires et motivés, repérés au sein des communautés existantes.
Enfin, l’entreprise doit éviter de confier un poste de Community Manager à un stagiaire. « Comment, en effet, lui demander de modérer les échanges sans connaître les métiers de l’entreprise ? s’interroge Thierry Happe de Netexplorateur. Mieux vaut privilégier un profil confirmé et ne pas se contenter de le choisir sur ses compétences techniques. »
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