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Le secteur bancaire externalise 20 % de ses coûts informatiques, l'infogérance restant le domaine privilégié en la matière. Si le BPO est restreint, la mutualisation et la distribution en marque blanche se développent entre les banques.
“ Historiquement, la banque est l'un des secteurs les plus avancés en matière d'externalisation ”,souligne Pierre-Louis Seguin, responsable BPO banque et assurance pour l'Europe chez Accenture. Il précise ainsi que “ les cinq plus grands établissements bancaires français externalisent des pans importants de la gestion de leurs infrastructures informatiques, de leur développement logiciel et de leur maintenance applicative… ” De fait, ils externalisent environ 20 % de leurs coûts informatiques. Toutefois, le domaine de prédilection reste l'infogérance : “ 80 % des banques hexagonales y ont désormais recours. Mais aucune sous la forme d'un service global ”, rappelle Guillaume Almeras, directeur banque chez Compass. Parmi les principaux prestataires figurent, entre autres, Accenture, Affiliated Computer Services, Capgemini, CSC, EDS, Genpact, IBM, Infosys, OPI, Steria, WNS et Wipro.“ De par son caractère international, la banque d'investissement s'est lancée la première dans des stratégies de sourcing, allant jusqu'à opter pour des solutions d'offshoring ”, commente Philippe Auther, associé chez Bearingpoint, qui cite, en effet, l'implantation au début des années 2000 de BNP Paribas à Mumbai (Inde) et de Société générale à Bangalore (Inde). Dans la banque de détail, d'une certaine façon, ces approches de sourcing ont été initiées sur des périmètres nationaux par la sortie des back office des agences et leur centralisation dans des centres régionaux ou spécialisés par processus. “ Certaines migrations de systèmes d'information vers une plate-forme unique sont toujours en cours. Notamment au Crédit agricole et à la Société générale ”, poursuit Guillaume Almeras.
Le traitement des chèques, numéro un de l'externalisation
En parallèle, l'externalisation des fonctions se limite à quelques segments de la gestion des ressources humaines et de la comptabilité. En particulier, le traitement des chèques. “ Celui-ci est désormais externalisé par 70 % des établissements bancaires français. D'autres activités sont peu à peu gagnées par l'externalisation, comme le traitement des titres ou la monétique. Notamment avec la plate-forme Partecis, commune à BNP Paribas et Natixis ”, précise Guillaume Almeras qui évoque également Transactis, la plate-forme de monétique commune à la Société générale et à la Banque postale (LBP). “ Parfois, certaines activités sont accomplies par un établissement au profit d'autres en marque blanche. ” Dans cette logique, la Banque postale, nouvelle entrante sur le marché bancaire français, accélère son développement à coup de partenariats. Entre autres, avec Groupama dans l'assurance dommages (LBP Assurance IARD), et avec la Mutuelle générale dans l'assurance santé (Efprimo).Un modèle économique semble s'imposer pour la décennie à venir : distinguer nettement la production d'offres et de services et leur distribution afin de renforcer la rentabilité.
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