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Cannes teste les compteurs intelligents. Et Issy-les-Moulineaux fédère des géants de l'économie française pour couvrir tous les aspects des smart grids à l'échelle d'un quartier. L'ambition : réduire la facture de l'usager et les émissions de CO2, anticiper l'avènement des voitures électriques…
Distribution flexible, télérelevé des consommations, intégration et stockage des énergies renouvelables… voilà les défis que relèveront les futurs réseaux électriques intelligents, les smart grids. Surtout, ils permettront une gestion fine de l'offre et de la demande en temps réel. La première brique, c'est le bâtiment équipé de compteurs électriques communicants. D'ici à 2018, les foyers français devraient en accueillir 35 millions. Objectifs : mieux connaître les consommations des usagers et mieux les informer afin de réduire leur facture et les émissions de CO2. Autre enjeu des smart grids : 2 millions de véhicules électriques devraient être mis en circulation en France à l'horizon 2020, selon le Grenelle de l'environnement. Dans moins de dix ans, 400 000 bornes intelligentes de recharge rapide devraient être installées sur tout le territoire.Parmi les nombreuses expérimentations en cours, le projet Grid-Teams, mené par la ville de Cannes, teste depuis cet été des compteurs intelligents chez quelques dizaines de familles. “ Il s'agira surtout de les sensibiliser. Notamment par le biais de serious games, de points de fidélité ou de primes à gagner ”, explique Filip Gluszak, directeur général et cofondateur de Gridpocket, éditeur d'applications Saas (Software as a Service) et coordinateur du projet. Un chantier qui rassemble aussi Télécom ParisTech et Mines ParisTech. Lesquels vont mettre en place un modèle numérique d'usages énergétiques résidentiels à partir des données observées.Quant au projet Issygrid, il a pour ambition de couvrir les besoins de 10 000 habitants sur 160 000 m2 à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Il fédère des mastodontes de l'économie française. Côté bâtiment, Bouygues Immobilier coordonne ainsi le projet à l'échelle de tout le quartier. ETDE, une de ses filiales, pilote les travaux de réseaux électriques, notamment pour les véhicules électriques, et d'installation de panneaux photovoltaïques (PV). Total, qui a racheté l'Américain Sun Power, fournit, lui, des panneaux PV haut de gamme. Enfin, Schneider Electric apporte ses équipements de GTB (gestion technique du bâtiment) et les logiciels de monitoring énergétique de sa filiale Vizelia.
Bouygues Telecom, Microsoft, Alstom, Steria et ERDF unis sur le projet Issygrid
Côté réseaux, on trouve ERDF, opérateur d'EDF, ainsi que Bouygues Telecom, qui superpose un réseau de données au réseau électrique ? à l'exemple de ce que fait l'Américain Ciena à Clarksville, dans le Tennessee, “ où l'opérateur électrique local a développé une offre triple play (internet, voix et télévision) à un moindre coût ”, rapporte Virginie Hollebecque, directrice de Ciena Europe du Sud. Pour ce qui est du volet informatique, Microsoft intervient grâce à ses technologies de bases de données et de cloud computing ; de son côté, Steria apporte sa compétence d'intégrateur ; et Alstom ajoute ses outils de pilotage global et l'analyse des données au niveau du quartier ? comme le propose, par ailleurs, IBM avec le projet Rider.
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