Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Face à l'explosion de ses données, le groupe fromager consolide son stockage sur un mode qui combine NAS et SAN, mais aussi Fibre Channel et iSCSI.
Tout le monde connaît La Vache qui rit. Mais qui sait qu'elle a été inventée en 1921, dans une entreprise jurassienne fondée en 1865 ? Et qu'il s'en consomme 2 500 portions dans le monde toutes les 20 secondes,
soit 10 millions par jour ? Une vraie star internationale. Mais le groupe Bel, c'est aussi Bonbel, Babybel, Port-Salut, Kiri, Leerdammer et bien d'autres marques, certaines plus connues hors de France. Le groupe commercialise ses produits
dans plus de 120 pays, compte une vingtaine de filiales et près de 9 000 salariés. Et une informatique en conséquence, qui s'enrichit d'un système de stockage qui marie SAN et NAS, iSCSI et Fibre Channel, selon le modèle de
convergence annoncé par les constructeurs depuis des années.C'est en 2004 que la réflexion débute. ' Nous n'avions alors pas de SAN. Nos serveurs tiraient leurs ressources soit de leurs disques internes, soit de baies en attachement direct, rappelle Jean-Paul
Dontenwill, responsable système des fromageries Bel. La croissance du volume de données ?" rien que 5 Go par mois sur notre environnement de PGI SAP, soit un chiffre à multiplier au moins par trois pour tenir compte des
autres environnements (tests, qualité, espaces de sauvegarde, etc.) ?" nous a convaincus que l'architecture en place ne pouvait pas perdurer par manque de souplesse. 'Les serveurs les plus gourmands étaient alors rattachés par liens SCSI à des baies de stockage EXP d'IBM limitées à 1 To chacune, solution qui rendait délicates les opérations d'extension de capacité. Or, la politique du groupe
tend à une centralisation de l'informatique : ' L'objectif est, par exemple, un seul paysage SAP, une seule base de données de production. Nous n'en sommes pas encore là, puisque nous avons à Paris un paysage SAP pour la
France et l'Allemagne, et un pour l'Espagne. Deux autres paysages sont encore décentralisés dans des filiales étrangères. Mais nous travaillons à cette consolidation. '
Une solution souple
En février 2005, l'entreprise se lance dans une étude de marché pour acquérir un SAN. ' Très logiquement, nous avons d'abord vu EMC, puis IBM qui est notre principal fournisseur de serveurs. NetApp nous a
contactés, en nous indiquant qu'IBM avait inscrit ses produits à son catalogue. Pour nous, NetApp était surtout un constructeur de serveurs de fichiers. ' Une série de rencontres avec NetApp, certains de ses clients, et
l'intégrateur spécialisé en stockage A2P Stordata, conduit à réviser cette image. ' Nos critères de choix ont d'abord été la souplesse de la solution, la possibilité de déployer le SAN, en FC comme sur iSCSI, avec exactement
les mêmes fonctions '.Si iSCSI est posé comme condition, c'est qu'il apparaît alors indispensable de rattacher au SAN un serveur distant de 500 mètres. Il existe bien une fibre optique qui relie ce serveur à la salle informatique principale, mais elle
est d'une technologie trop ancienne pour acheminer une liaison FC dans de bonnes conditions sur une telle distance. Ce serveur, dit de qualité, sert à la validation d'éléments logiciels avant leur passage en production, mais aussi de serveur de
secours. ' Un autre argument a été la possibilité de fonctionner en mode NAS avec notre équipement de stockage SAN sans modification, une fonction que nous comptions bien exploiter par la suite. Nous avons aussi été séduits
par les capacités d'administration et le système de gestion des alertes, très complet. 'Le groupe met finalement en ?"uvre deux équipements NetApp. Le premier est un système 3020c, en grappe, avec deux contrôleurs partageant un lot de disques. Livré avec 4 To de capacité disque, il en héberge aujourd'hui
7 To, dont 5 To pour SAP. Associé à deux commutateurs Brocade, il constitue le c?"ur du SAN. Intérêt du cluster 3020c : les deux têtes fonctionnent en redondance, un gage de sécurité. ' Nous avons pu vérifier
que cela marchait. Une tête est en effet tombée une fois, et le fail-over a bien fonctionné, même si l'origine de la panne n'a pas pu être déterminée. Tous les serveurs sont équipés de deux cartes d'interface, et reliés à deux
commutateurs. ' Un modèle FAS 270 de plus faible capacité (2,5 To), non prévu au départ, est aussi commandé pour le site distant. Il donnera lieu par la suite à la mise en place d'un plan de reprise d'activité
complet.
Un apprentissage sur le terrain
L'installation par A2P Stordata se déroule entre fin juillet et mi-août 2005. ' Du fait de la facilité d'administration, il n'y a pas eu vraiment de formation, en dehors d'un apprentissage sur le terrain
directement entre l'ingénieur qui a fait l'intégration et moi-même. Nous sommes une petite équipe, le transfert de compétences se fait maintenant en interne. L'intégration correspondant à la phase initiale s'est déroulée sur trois semaines, elle a
constitué une formation de terrain. ' Le premier périmètre de déploiement concerne trois serveurs SAP, mais s'étend rapidement pour atteindre une douzaine de systèmes, presque tous liés au PGI.Une évolution qui accompagne parfois le renouvellement des machines. Car le groupe Bel tend à remplacer ses anciens serveurs par des modèles lames BladeCenter. Deux châssis avec 28 lames au total sont en place (la salle machine
compte environ 120 serveurs), et, sur ces systèmes, les possibilités de stockage sont particulièrement réduites. Un lien Ethernet sur support fibre classique à 1 Gbit/s relie le SAN principal au FAS 270. La fonction de mise en miroir
SnapMirror a déjà été testée, mais n'est pas encore en production. De plus, une baie de disques S-ATA rattachée au 3020c a permis de faire de l'accès NAS CIFS au pool de stockage, cela afin de supprimer une série de serveurs de fichiers
bureautiques. ' Nous avons un projet de rénovation de la sauvegarde. En exploitant les fonctions NDMP (Network Data Management Protocol) de nos équipements NetApp, nous allons être en mesure de faire des
sauvegardes totalement hors réseau local. '