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Quelle métropole régionale n'a pas rêvé d'avoir son GIX, son n?"ud d'échange internet ? Pourtant, seules les villes de Lyon, Marseille et Strasbourg se sont lancées. Elles ont fait face à de multiples péripéties et commencent seulement à être récompensées de leurs efforts.
L'idée d'installer des GIX (Global internet exchange) régionaux est présente en France depuis 1999. Rien de plus séduisant en effet que d'éviter au trafic internet local un détour systématique par l'un des six n?"uds d'échange parisiens, voire par ceux d'Amsterdam ou de Francfort.Les liaisons Paris-province s'en trouveraient avantageusement délestées et les sessions locales, en plein boom avec la téléphonie Skype, seraient de meilleure qualité. Les entreprises loc es n'auraient plus besoin de chercher à Paris une solution à leurs problèmes d'hébergement et de connectivité.Pourtant, les blocages se sont multipliés, malgré l'aide du réseau pour la recherche Renater. Ni Nero, le projet de GIX en Haute-Normandie, ni NorOpale à Lille, n'ont pu se concrétiser. Quatre ans après sa création, Lothix, à Nancy, n'affiche qu'un trafic estudiantin.
Trouver une colocation neutre et professionnelle
Un GIX est un simple rond-point. Encore faut-il un nombre suffisant d'acteurs locaux de l'internet, hébergeurs et FAI, pour l'emprunter, et des volumes importants de données à échanger.Matériellement, il s'agit d'un commutateur Fast ou Gigabit Ethernet dans une baie, mais il ne suffit pas de l'installer dans une salle informatique d'université. La principale difficulté est de trouver en région une colocation neutre et professionnelle, levant toutes les réticences.Après avoir démarré au CNRS de Villeurbanne, Lyonix, le GIX lyonnais, va pouvoir s'installer dans un espace privatif du centre d'hébergement (netcenter) de Neuf Cegetel. ' Aucun des clients du netcenter n'aura donc besoin de déménager pour en profiter ', se félicite Samuel Triolet, porteur du projet depuis 1999. L'association de loi 1901 vient également d'obtenir du conseil régional une subvention de 200 000 euros. Elle va lui permettre d'acquérir des commutateurs Gigabit Ethernet dernier cri et de salarier les deux permanents indispensables à son développement.' Le consortium Top-ix (Torino Piemonte internet exchange) de Turin est notre modèle, complète Samuel Triolet. C'est maintenant un centre d'expertise internet autofinancé de douze personnes. '
Le MAIX de Marseille, repris à titre bénévole
Pour opérer son MAIX (Marseille internet exchange), Marseille avait choisi LambdaNet. Mais Cogent Communications, qui a racheté LambdaNet dans l'intervalle, s'en est désintéressé. Depuis un an, le projet est repris à titre bénévole par l'opérateur Jaguar Networks. ' Nous voulons développer les télécoms dans le Midi de la France ', explique Kevin Polizzi, son directeur technique. Jaguar Networks collecte le trafic régional via ses points de présence de Montpellier, Toulouse, Sofia-Antipolis (et bientôt Bordeaux) jusqu'au MAIX qu'il opère dans le netcenter marseillais de Neuf Cegetel. ' Des clients reviennent déjà à Marseille, où les tarifs de colocation et de transit sont redevenus abordables ', observe Kevin Polizzi.Enfin à Strasbourg, EuroGIX, s'est installé en mars 2002 chez Euro-Information, la SSII du Crédit Mutuel. Il n'attend plus que d'être interconnecté via les fibres optiques de la communauté urbaine avec le netcenter local et la boucle optique de Kehl. Ce qui en ferait enfin, conformément à ses objectifs de 1999, un lieu d'échange entre le trafic de transit venant de Paris et de Francfort.
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