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Sous le double effet du papy-boom et du déficit de formation initiale, se fait jour un risque de pénurie sur les compétences mainframe. Opportunité ou voie de garage ?
Le mainframe bouge encore ! Un temps requinqués par les chantiers de l'an 2000 et de l'euro, on pensait depuis les cobolistes sur la pente descendante. C'est mal connaître l'informatique et ses effets de cycle.
' Les technologies ouvertes n'ont pas tout remplacé. L'infogérance d'infrastructure reste vitale pour Atos Origin, HP ou IBM ', constate Jean-Christophe Berthod, responsable du pôle SSII-éditeurs du
groupe de conseil et d'audit Alpha.Alors qu'il demeure limité dans notre profession, l'effet papy-boom se fait sentir sur les compétences mainframe, les bâtisseurs des grands systèmes partant désormais à la retraite. Un risque de pénurie que le recrutement de jeunes
diplômés ne pourra éviter. Les environnements mainframe n'étant plus enseignés en écoles d'ingénieurs, à l'exception notable de l'Esial et de l'Epita.
Encore cinq années critiques
Les spécialistes de Cobol, MVS, CICS et DB2 ont donc encore de belles années devant eux. ' Ce qui manque avant tout, ce sont des compétences proches du terrain, des programmeurs purs, voire des
concepteurs, analyse Valérie Lion, DRH d'Acti, qui prédit encore cinq années critiques. La conjoncture a été difficile en 2001 et 2002, et les banques ou les assureurs ont suspendu certains projets. L'économie devenant à présent
plus florissante, les très grands comptes du tertiaire ont les moyens de migrer et d'abandonner le monde des grands systèmes. 'En attendant, Acti, Sodifrance, Capgemini, CGBI Team Partners ou Accenture Technology Services recrutent des compétences mainframe et le font savoir. Mais faire des propositions alléchantes ou courir les salons ne suffit pas toujours,
et les SSII rivalisent d'ingéniosité. Aedian SI, qui recrute 70 % de débutants, mise sur la formation. ' Nous identifions des ingénieurs informaticiens, Miagistes, mais aussi jeunes diplômés des filières scientifiques,
que nous formons en six semaines à l'environnement mainframe ', explique Stéphane Morvillez, son président. Quant à Acti, elle cherche ces compétences rares dans la francophonie ou propose à des demandeurs d'emploi de se
reconvertir.
20 000 spécialistes manquent
De son côté, IBM estime qu'il va manquer 20 000 spécialistes mainframe dans les années à venir. Pour combler ce trou, le constructeur, associé au club d'utilisateurs Share, a lancé l'opération zNextGen, afin d'inciter de jeunes
diplômés à faire carrière dans ce domaine. Big Blue a noué des accords avec l'Esial et l'Epita pour former des étudiants de dernière année aux grands systèmes, de type mainframe ou IBM System z. Avec plus de 200 écoles et universités approchées dans
le monde, le constructeur entend sensibiliser 20 000 étudiants d'ici à 2010.Pour autant, à long terme, est-ce un bon pari pour un jeune informaticien ? Le risque de s'enferrer dans un cul-de-sac ne doit pas être minoré. Sans parler de l'intérêt des missions, les jeunes diplômés se portant naturellement
vers les nouvelles technologies, jugées plus exalatantes. Reste la possibilité de faire le grand écart et de cumuler mainframe et nouvelles technologies. Une double compétence particulièrement prisée, qui ferait de ces heureux détenteurs des chefs
de projet en puissance.x.biseul@01informatique.presse.fr