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Après une année 2009 difficile, l'insertion professionnelle des jeunes sortis de l'école s'améliore. Les SSII les courtisent fortement et le terme “ pénurie ” refait même son apparition dans le vocabulaire des recruteurs.
Le plus dur serait-il enfin passé ?“ Nous faisions partie des inquiets quant aux perspectives d'embauche de nos étudiants de la promotion 2008-2009, reconnaît volontiers Amaury de Baudus, responsable communication de l'Isen (Institut supérieur de l'électronique et du numérique). Nous n'avons finalement subi qu'une légère baisse en comparaison des années précédentes. ”En moins de six mois, 80 % des étudiants de la promotion 2009 ont été recrutés, contre 90 % un an plus tôt : un chiffre il est vrai en baisse, mais sans comparaison avec celui catastrophique de 2003. “ Les entreprises ont maintenu un flux d'embauches conséquent et les écoles d'ingénieurs reconnues n'ont pas trop souffert ”, poursuit le responsable communication de l'Isen.Les raisons de ce maintien relatif sont diverses. “ Pour ce qui nous concerne, il est indispensable de nous adapter au recrutement de nouvelles compétences, car les technologies évoluent très vite, explique Brigitte Dumont, responsable développement et performance des RH groupe de France Télécom-Orange. Nous devons, en outre, anticiper les futurs départs à la retraite, qui seront massifs en 2012-2013 et au-delà. Toute une génération va quitter l'entreprise ; nous devons donc recruter des jeunes adaptés à nos métiers. ”A croire les recruteurs en ce début d'année 2010, la crise devrait voir sa température baisser pour laisser place à une reprise prudente. Si, l'an der-nier, la plupart d'entre eux préféraient se montrer discrets quant à leurs prévisions d'embauches, l'heure est aujourd'hui à une communication, certes modeste et réservée, mais tout de même plus enthousiaste qu'en 2009.
Une amélioration raisonnable en 2010
“ Nous sommes prudents. Malgré l'effondrement du marché automobile en 2009, nous comptons recruter 1 500 personnes au total en 2010, contre 1 000 l'an dernier ”, annonce ainsi Sandrine Antignat-Gautier, responsable communication du groupe Alten, société de services en ingénierie et notamment en informatique. Chez Steria France, ce sont quelque 900 recrutements qui sont prévus pour cette année, contre 500 en 2009. “ L'an dernier, notre politique de recrutement extrêmement sélective et ciblée portait principalement sur des profils expérimentés, capables d'apporter leur expertise et leur valeur ajoutée à nos clients, indique Emmanuelle Pays, directrice du recrutement, de la diversité et du développe-ment RH de la SSII. Cette année, le niveau de sélectivité reste le même, mais nous proposons en outre plus de 200 offres de stage de fin d'études afin d'attirer de jeunes talents et leur permettre de grandir dans l'entreprise. ” Pas question, donc, de parler d'euphorie, mais le terme “ pénurie ” refait son apparition dans le vocabulaire des recruteurs, signe que le réveil du marché de l'emploi informatique est bien réel.A la clé : la demande des entreprises en matière de systèmes d'information et de réseaux. Les projets mis en sommeil au début de la crise ne peuvent plus attendre. Mieux, celle-ci en a accéléré certains. En particulier dans les banques, qui restent largement en tête des clients traditionnels du secteur. Gestion des risques, sites Internet… les projets sont nombreux et urgents. Finances et assurances sont logées à la même enseigne.
Le secteur industriel n'est pas en reste
Mais l'industrie également est instigatrice de projets et demandeuse de compétences informatiques. A commencer par la R&D : la crise de l'industrie automobile n'a pas éliminé pour autant les projets innovants, notamment autour de la consommation d'énergie des véhicules. Des projets qui requièrent toujours des savoir-faire en technologies de l'information. Sans oublier les nombreux projets initiés depuis cinq ans dans les pôles de compétitivité. Outre ceux centrés directement sur les technologies de l'information, ces projets, qui donnent enfin lieu à un début de mise sur le marché, nécessitent quasiment tous des développements informatiques.
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