C'est dans les contrées ensoleillées de la Côte d'Azur qu'IBM a décidé de faire avancer l'architecture orientée services, appelée SOA. Le fournisseur vient en effet d'inaugurer, jeudi 31 mai près
de Sophia-Antipolis, le SOA Leadership Center,
un centre d'étude et de démonstration dédié à ce domaine informatique. Une première en Europe, une structure de ce type existant déjà à Dubaï, dans les
Emirats arabes unis.L'objectif du centre méditerranéen est de présenter aux entreprises les possibilités techniques de ce nouveau modèle d'architecture, dont
le principe est de découper une infrastructure applicative en services logiciels plus ou moins autonomes qui interagissent les uns avec les autres. Ces interactions
peuvent se faire au travers de XML ou de services Web, par exemple.
Un milliard de dollars d'investissement
' L'un des problèmes majeurs dans les directions informatiques est le manque d'informaticiens alors que les besoins fonctionnels sont croissants. La réutilisation de composants logiciels comme
l'autorise le SOA est donc essentielle, car elle va permettre une création plus rapide et plus flexible de services informatiques ', explique Olivier Casile, architecte en chef au SOA Leadership Center d'IBM.Mais attention : pour Big Blue, le SOA n'est pas seulement une question de principe ou d'idée, c'est aussi, et avant tout, une belle opportunité commerciale. La division logicielle du fournisseur a
d'ores et déjà commencé à adapter tous ses produits aux standards SOA. Elle estime cet investissement à hauteur de 1 milliard de dollars par an, formations incluses.La division services de conseil
(Global Business Services) pense, de son côté, que le SOA va générer plus de la moitié de ses revenus d'ici à deux ans. En effet, les déploiements SOA sont souvent assez
importants et impliquent une remise à plat de l'organisation de l'entreprise.
' Il est difficile d'estimer la durée d'un projet SOA. Un tel déploiement, en réalité, ne s'arrête jamais car
tous les systèmes informatiques sont concernés, actuels ou futurs ', précise Olivier Casile.
Environ 10 000 clients dans le monde
A ce jour, IBM revendique déjà près de 10 000 clients SOA dans le monde. L'un d'entre eux est Calyon, une banque d'investissement du groupe Crédit Agricole.
' Notre activité est
relativement récente. Notre objectif est de passer de 30 000 transactions par jour à près de 300 000 dans les 18 prochains mois, avec de nouveaux services financiers à la clé. Ce qui devient très vite ingérable. Le SOA nous
permet de réduire la complexité de notre infrastructure et d'avoir une meilleure visibilité des processus métiers ', explique Philippe Meyer, responsable informatique de Calyon.Parmi les autres projets SOA sur lesquels planchent les ingénieurs IBM figure le contrôle des voyageurs aériens. Ce domaine nécessite la collaboration d'un grand nombre d'acteurs ?" compagnies, douanes, polices,
gouvernements ?" et demande une grande réactivité face aux réglementations qui changent sans cesse.
' Le SOA se prête bien à cette problématique, car il permet d'interconnecter des systèmes très différents et
de modifier rapidement les processus métiers ', souligne Valérie Le Roy, architecte solutions au IBM Leadership Center.
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