Quelle est la nouvelle alternative pour le stockage des PME ? Du DAS (Direct Attached Storage), ou stockage directement attaché au serveur ! Un vieux concept, direz-vous. Oui et non, car il s'agit
là d'un DAS de nouvelle génération.Celui qui fleurit ces temps-ci dans les châssis lames, notamment chez Fujistu Siemens ou IBM, qui ont fait des annonces sur ce thème il y a quelques jours. D'autres avaient déjà dévoilé des solutions similaires, comme HP ou Dell.
Il s'agit de blade storage, ou de lames de stockage, qui concentrent de la capacité de stockage dans une lame et sont reliées (le plus souvent par une technologie SAS) directement, dans un même châssis, à un serveur lame.
Embarquer stockage et serveur dans un même châssis
Jusque-là, la première génération ne faisait qu'embarquer des tiroirs disques dans un châssis contenant des lames serveur. Désormais, la nouvelle génération intègre réellement du stockage sur une lame. Chez Fujitsu Siemens
Computers (FSC), la lame de stockage embarque un contrôleur Raid et 7 disques SAS (de 146 Go chacun) ou 5 disques Sata (de 120 Go chacun). Un châssis de FSC peut ainsi contenir au total cinq lames serveurs et cinq lames
de stockage, même si en pratique, selon le constructeur, une entreprise risque de ne pas l'utiliser dans cette configuration.Fujitsu voit déjà dans ce concept un avenir intéressant, comme celui de bâtir du NAS (Network Attached Storage) à partir d'une lame serveur, une lame de stockage et de Windows Storage Server. Le concept
devrait, selon le constructeur, arriver sur le marché prochainement.IBM a déjà pris les devants en offrant du ' stockage partagé ', à savoir des capacités SAN (Storage Area Network) dans son châssis lame BladeCenter S, permettant la mutualisation de
l'espace de stockage disponible au sein même du châssis. L'idée reste d'offrir ce qu'IBM appelle le ' datacenter-in-a-box ' (centre de données dans une boîte), à savoir serveur
(virtualisé ou non), stockage, réseau et sécurité, le tout dans un seul châssis compact, peu gourmand en énergie et en climatisation, et facile à administrer.De quoi agacer les fournisseurs de baies NAS ou SAN, qui ne voient certainement pas ces progrès d'un bon oeil.Compact et économique
Car les lames de stockage ont presque tout bon. Directement connectées aux serveurs en lame, elles évitent la prolifération de câbles, réduisent la consommation électrique, et donc, par ce fait, sont Green. Le
stockage en lame permet également aux entreprises de rentabiliser au mieux leur investissement dans un châssis lame, qui n'est pas toujours rempli s'il n'est utilisé que pour faire du serveur.Et l'administration des serveurs et du stockage en est facilitée, puisque tout est dans un seul et même châssis. Autre atout de taille, elles sont économiques, notamment en comparaison avec un SAN. Par exemple, Fujitsu Siemens annonce
un tarif de 1 150 euros HT pour une configuration 3 disques de 73 Go SAS à 10 000 tours, permettant l'implémentation des différents niveaux de RAID offerts par le contrôleur.IBM annonce quant à lui des réductions de coûts de 30 à 40 % par rapport à une infrastructure classique.Une méthode de choix pour les PME
Ces points forts en font une méthode de stockage de choix pour les PME, pour qui la mise en place d'un SAN reste encore trop complexe et onéreuse. Certains grands comptes, qui disposent d'un SAN pour leurs besoins de
stockage mutualisé, peuvent aussi être intéressés par les lames de stockage, pour certaines applications (comme la CAO, ou certaines petites bases de données), qui ont besoin d'entrées/sorties élevées. Certains services d'une
entreprise peuvent également avoir des besoins de stockage local. La lame leur apporte donc une réponse sans avoir besoin de polluer le réseau de stockage.Ne reste-t-il rien au SAN ? Pour l'instant, si, puisqu'il reste toujours plus optimal pour la virtualisation et l'allocation dynamique de stockage. Une lame de stockage risque de ne jamais être utilisée à plein, et
la gestion de l'espace de stockage reste moins flexible. Par ailleurs, la haute disponibilité offerte par le SAN n'est pas (encore) possible dans le cas du stockage en lame, qui reste limité à la protection RAID du contrôleur. Les
machines virtuelles ou les plans de reprise d'activité ont donc par exemple encore besoin de s'appuyer sur un SAN.Mais les constructeurs envisagent la mise en miroir de deux châssis à lame, ce qui pourrait offrir de nouvelles possibilités. IBM assure déjà pouvoir offrir des fonctionnalités de haute disponibilité et de clustering avec sa solution
SAN en lame.