Les logiciels et services, moteurs de la croissance
Le Syntec informatique se félicite des performances des SSII et des éditeurs depuis trois ans. Ce secteur, qui pourrait passer de 7 % de croissance moyenne annuelle à 10 % en 2010, pèse fortement dans notre économie et s'illustre comme l'un des premiers créateurs d'emplois en France.
Difficile de parler des métiers des logiciels et des services. Les boursiers, les pouvoirs publics, les étudiants se donnent le mot pour les ignorer. Sans produit à montrer, sans image forte, le secteur peine à se faire entendre.
Pourtant, avec 7 % de progression, il bénéficie d'une croissance continue. Les chiffres précis seront connus dans deux mois, avec l'étude annuelle du cabinet Pierre Audoin Consultants. Ils permettront au Syntec informatique d'attirer un peu
plus l'attention sur la croissance solide de son secteur. Première donnée, pour les SSII, cette croissance est homogène. Leur progression est comprise entre 5 % pour les moins dynamiques et 8 à 9 % pour les plus en pointe. Les écarts se
resserrent entre les secteurs les moins porteurs et les plus dynamiques. Dans ces derniers, on retrouve : la TMA, l'infogérance applicative, tout le conseil et l'informatique embarquée, celle destinée aux secteurs de l'aéronautique, des
télécoms. Sur plusieurs années, les SSII proposent également une grande continuité en terme de métier, même les dénominations évoluent. On ne parle plus de ' services bureau ' ou de
' délégation de personnel ' mais d'infogérance. D'autres métiers portent le même nom mais le contenu n'a plus rien à voir, comme celui des progiciels. Cette continuité est la marque du secteur, même si
elle ne favorise pas sa compréhension par l'extérieur. Les écarts sont plus marqués chez les éditeurs où les fortes croissances frôlent les 40 à 50 % et les moins bonnes peuvent être en dessous de zéro. Pour les SSII, le peloton de tête se
situe à 12 ou 13 %, les moins performants frôlent le zéro. Cependant le secteur revient de loin. Après la crise de 2002-2003, la reprise amorcée en 2004 s'est confirmée en 2005 et 2006. Les principaux intéressés ont tiré les leçons de
l'expérience. Une crise peut avoir deux causes dans les logiciels et services. Soit, elle arrive en contrepoint après une période de surinvestissement, c'était le cas de la dernière crise après l'euphorie des années 1998-2000. Soit elle répercute
une crise économique globale, quand le PIB avoisine par exemple le zéro. Comme lors du choc pétrolier des années 1973 ou la crise des années 1992-1993. ' Inversement, plaide Jean Mounet, président de Syntec
informatique, nous sommes actuellement dans une période de croissance autant en France qu'à l'étranger qui permet à notre secteur de s'inscrire dans la durée. Il n'est pas exclu de prendre 2 à 3 % en plus et d'avoisiner dans les
années qui viennent une croissance à deux chiffres. C'est déjà le cas aux États-Unis. ' Cet axe purement économique est basé sur la croissance organique du secteur. Ce qui exclut un phénomène de concentration financière
parfois évoqué. ' J'observe une très grande prudence sur le sujet, insiste Jean Mounet. Contrairement à ce qui était supposé lors du rachat de Sopra par LogicaCMG, aucune vague de concentration n'a
redessiné le paysage. ' Les rachats seraient finalement un signe de bonne santé économique pour les logiciels et services. Ces rachats, selon Jean Mounet seraient dus principalement à trois phénomènes : la volonté des
opérateurs de télécommunications de se renforcer, l'arrivée encore modeste mais significative d'opérateurs indiens, enfin, et peut-être surtout, l'intervention de fonds d'investissements. Sur le premier point, on peut rappeler l'adhésion de France
Télécom, sous le nom d'Orange Business Services, au Syntec informatique et le rachat par l'opérateur à l'automne dernier de trois SSII en trois mois : Diwan, Neocles, Silicomp. Jean Mounet souligne aussi l'entrée des fonds d'investissement.
' De plus en plus de fonds prennent des participations. Selon leur logique, ils comptent valoriser leurs portefeuilles, signe que le secteur intéresse des financiers dynamiques. ' Paradoxalement, la
Bourse est toujours aussi prudente sur le secteur, échaudée par le parcours économique des grands acteurs et leur faible possibilité de valorisation. Elle réagit essentiellement aux restructurations ou aux grands contrats.
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