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Face aux grands systèmes Unix, les ordinateurs de très haut de gamme d'IBM résistent. Leurs points forts : le transactionnel et les applications bancaires centralisées.
Selon Gartner, 75 % des transactions professionnelles passent, à un moment donné, par des applications sur mainframes écrites en Cobol. Et cela n'est pas près de changer ! Surtout dans la banque.
' C'est dans les années 60 que les banques et grands comptes ont développé leurs applications métier historiques et fortement transactionnelles. Depuis lors, celles-ci n'ont cessé d'être améliorées. Les remplacer ou les
réécrire est devenu trop cher ', constate Evelyn Bernard-Thewes, responsable mainframe pour l'Europe chez ECS, l'un des spécialistes en infrastructures informatiques. Dans les années 90, on taxait les mainframes de
dinosaures : ' Trop chers, trop peu évolutifs, et trop fermés ', se souvient Didier Constant, directeur de la division modernisation de la base installée chez Software AG. D'où l'émergence d'une
nouvelle concurrence de la part des grands systèmes Unix de classe mainframes. Argument choc : constituer une alternative au monopole d'IBM. A un bémol près : aujourd'hui encore, la banque adule les mainframes.
Puissance, fiabilité, et très haute disponibilité
Normal. Grâce au système d'exploitation propriétaire d'IBM (OS/390 devenu z/OS, puis System z) et à leur environnement logiciel (bases de données, logiciels de consolidation, de virtualisation, moniteur transactionnel...),
ces architectures de très haut de gamme (de 100 000 euros à plusieurs millions) ne manquent pas d'atouts : puissance, fiabilité, très haute disponibilité...
' De quoi supporter des centaines de milliers de
transactions simultanées ', comptabilise Evelyn Bernard-Thewes. A cela s'ajoute la pérennité financière de Big Blue. Faute de moyens, Amdahl (racheté par Fujitsu), Bull, Hitachi, et autres ont jeté l'éponge.
' Un nouveau mainframe nécessite quatre ans de R&D, un investissement de 1,2 milliard de dollars, et 2 500 développeurs pour le code du système d'exploitation et de l'environnement logiciel ',
affirme Patrick Kesler, responsable des ventes mainframes d'IBM en France. ' Depuis 2001, nous nous sommes engagés à abaisser le coût total de possession de 10 à 15 % l'an. Aussi bien sur le matériel et le logiciel que
sur la maintenance. ' Difficile de résister à un tel assaut.
Le besoin d'ouverture
Les mainframes ont cependant manqué d'ouverture. D'où l'essor considérable des environnements du monde Unix depuis le milieu des années 90. IBM a une réponse : le System z crée, au sein de partitions, des serveurs virtuels
accueillant différents OS ou applications. Mais c'est HP qui, sans conteste, va le plus loin dans l'ouverture par la virtualisation avec sa gamme Superdome. Laquelle fait tourner HP-UX, Linux, OpenVMS (hérité de DigitalCompaq), Windows 2003...
et le System z d'IBM grâce à un partenariat avec Platform Solutions. Une prouesse technique, peu rassurante néanmoins : Big Blue intente un procès pour utilisation abusive de cinq brevets. Et pourtant : dans la banque, les environnements
System z et les systèmes ouverts coexistent. A l'instar du GIE technologique Atlantica, qui rassemble 12 caisses régionales du groupe Crédit Agricole. Lequel bâtit depuis 2004 à Gradignan (Gironde) l'un des plus gros centres de données d'Europe.
' Nous utilisons un mainframe IBM, composé de deux machines z9-109 S54, qui totalisent 16 070 Mips, décrit Eric Dewilde, DG et DSI d'Atlantica. La première traite les mondes ouverts (Windows et
AIX) pour la bureautique et les applications départementales. La seconde centralise les applications bancaires transactionnelles à très haute disponibilité. L'environnement mainframes offre une sécurité bien supérieure à celle des environnements
Unix. ' Un argument de poids dans le secteur bancaire.
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