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Les banques multiplient les démarches de mutualisation ou d'externalisation de leurs fonctions de production. Les usines permettent d'améliorer le coefficient d'exploitation, la qualité de service et la mise en conformité réglementaire.
L'optimisation des fonctions de back office s'est accélérée avec la crise. Elle se traduit par le regroupement, sur un minimum de sites, de moyens humains et informatiques capables d'exécuter de manière industrielle une activité bancaire sans contact avec la clientèle. Qu'elles prennent la forme d'un centre de services partagé, d'un groupement d'intérêts économiques, d'un joint-venture ou d'une direction au sein d'un groupe, ces “ usines bancaires ” sont destinées à optimiser le coefficient d'exploitation des activités de production grâce à des économies d'échelle. “ Mais elles servent aussi à augmenter la qualité de service et de la relation client en améliorant l'efficacité des processus et en dégageant du temps commercial pour les conseillers ”, note Matthieu Parisse, directeur chez Eurogroup Consulting. Et pour les banques qui souhaitent se concentrer sur leur activité de distribution, la mise en place d'usines représente l'occasion d'externaliser les activités de production et de mise en conformité.Certaines banques privilégient une logique interne en regroupant une activité de production au niveau régional, national ou même international, qu'elles se concentrent sur une ou plusieurs enseignes. Ainsi, le groupe BPCE a mis en place l'usine GCE Paiements, couvrant ses besoins internes au niveau national. D'autres banques recherchent une solution auprès d'un tiers en proposant leur savoir-faire ou, au contraire, en externalisant, à moins qu'elles ne trouvent un partenaire prêt à partager les coûts d'une usine mutualisée. C'est le cas de La Banque Postale et de la Société Générale, associées autour de la plate-forme monétique Transactis, ou de BNP Paribas et de Natixis avec leur plate-forme monétique commune, Partecis.
Titres et moyens de paiement en avant
Parmi les domaines couverts par les usines, les titres sont les plus avancés, suivis des moyens de paiement, qui ont été standardisés par la directive Sepa (espace unique de paiement en euros). Plus récentes, les usines nationales à crédits sont encore peu répandues en Europe ? hormis chez les spécialistes du crédit à la consommation ? et peu externalisées. Mais Eurogroup estime qu'elles vont se généraliser dans les cinq ans et qu'elles évolueront vers des coopérations. Les activités de gestion de comptes de dépôts et d'épargne sont les moins avancées en termes de concentration géographique d'activités et de logique d'externalisation. Là aussi, le cabinet de conseil prévoit la mise en place d'usines, mais conservées en interne et organisées par famille de processus.Ainsi, le cœur de métier de la banque se resserre et les processus se standardisent. “ A l'avenir, la compétition se jouera sur le terrain de la distribution, qu'il s'agisse des activités de vente, de multi-canal, de gestion de la relation client, de conception des offres, de tarification ou encore de marketing ”, estime Matthieu Parisse.
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