Les mobiles deviennent des téléphones d'entreprise

Le mobile devient un téléphone d'entreprise comme les autres. On citera, d'un côté, les terminaux bimodes Wi-Fi/GSM, et de l'autre, des passerelles intelligentes qui accrochent les mobiles au PABX via le réseau cellulaire.

Outre la réduction attendue des coûts de communication, l'arrivée des téléphones mobiles bimodes (GSM et Wi-Fi) dans les entreprises se justifiera par des services de reroutage pratiques. Grâce au Wi-Fi, le mobile ?" s'il est dans les murs de l'entreprise ?" sera reconnu par le PABX-IP comme un poste interne, tout en restant accessible aux appels cellulaires classiques. Il héritera des fonctions des postes fixes sous IP : transfert d'appels, numéros préprogrammés ou téléconférence.

L'accès du mobile GSM aux fonctions des postes fixes

Avaya comme Cisco Systems travaillent ainsi à intégrer les smart phones bimodes (E60, E61 et E70 de Nokia, destinés aux professionnels) à leur PABX-IP. Reste qu'une fois hors des bâtiments, le combiné, réduit aux seuls appels GSM, apparaît bien pauvre en fonctionnalités comparé au poste de bureau. Si l'on veut mieux l'intégrer à l'entreprise, il existe bien les offres VPN des opérateurs mobiles ou, plus récemment, le concept de Centrex GSM (chez le suédois Netwise), mais on trouve des solutions chez les fabricants de PABX (Alcatel, Ericsson, Avaya) ou de passerelles fixe-mobile. Le mobile GSM accède alors aux fonctions des postes fixes : transfert et double appel, musique d'attente, répondeur...C'est ce que propose QuesCom grâce à sa passerelle 400. Elle masque le fait que la personne appelée puisse être à l'extérieur (mais il faut la contacter sur son numéro de SDA ?" sélection directe à l'arrivée ?", et non de mobile). Ces fonctions sont aussi accessibles pour les appels passés de l'extérieur si on installe un petit logiciel sur le mobile. Il appellera la passerelle QuesCom, qui appellera le numéro désiré. D'où la possibilité de réduire les coûts si la passerelle est couplée à un logiciel de routage sur des lignes moins chères. Chez QuesCom, ce logiciel existe sous Symbian, et bientôt Pocket PC.

Une concurrence renforcée

Avaya a, lui aussi, développé un petit logiciel de gestion pour mobile GSM sous Symbian. Il donne accès aux fonctions de conférence et de transfert d'appel, entre autres. À terme, les approches terminaux Wi-Fi/GSM d'un côté et passerelle intelligente gérant le GSM de l'autre devraient converger. ' L'offre de mobiles bimodes s'est lentement développée en 2005, constate Gilles Cordesse, directeur marketing d'Avaya. Elle se multipliera au printemps 2006. ' A priori, les opérateurs mobiles ne devraient pas avoir intérêt à proposer ces appareils. Leurs revenus risquent de diminuer, puisque les appels passés de l'intérieur des bâtiments seront acheminés sur le réseau fixe de l'entreprise via Wi-Fi, et non plus sur leur réseau cellulaire. Mais, ce type de terminal pourrait en fait augmenter leur part de marché au détriment des opérateurs fixes. La concurrence devrait en tout cas en sortir renforcée. ' Ces terminaux associés à la voix sur IP sont une occasion exceptionnelle pour que de nouveaux opérateurs virtuels émergent en proposant des solutions mixtes, fixes et mobiles, plus économiques, qu'ils soient équipementiers (Avaya), intégrateurs (Amec Spie, NextiraOne), MVNO ou éditeurs de logiciels (Microsoft) ', souligne Guillaume Charlin, manager au Boston Consulting Group. La substitution du fixe par des mobiles à l'intérieur de bâtiments procurera une souplesse indéniable, mais le coût actuel des mobiles bimodes donne aux solutions comme le Dect la chance de prospérer.