Les moteurs européens se cherchent
Effet Google, réponse à un besoin, volonté politique d'indépendance, les motivations pour lancer un moteur de recherche européen tiennent sans doute un peu à toutes ces raisons. Financé en partie par l'Agence de l'innovation industrielle (AII) à hauteur de 105 millions d'euros, et lancé avec emphase par Jacques Chirac, le projet Quaero devait concrétiser ces ambitions. Mais, surprise, au moins deux autres projets de moteur, eux aussi ' européens ', ont vu le jour ces dernières semaines. Les Allemands, jusqu'ici partenaires du projet Quaero, s'en sont écartés fin 2006 pour lancer leur propre moteur baptisé Theseus. L'un des responsables du projet Quaero pour Thomson, entreprise chargée de sa coordination, pondère ce lâchage : ' Les deux projets s'étaient développés séparément. Nous travaillons à formaliser les échanges entre les deux groupes de travail. ' De fait, malgré un axe de développement plus orienté ' sémantique ' (recherche à partir du sens du mot) pour Theseus, et plus axé sur les contenus multimédias pour Quaero, ces deux projets sont concurrents. En outre, deux universités allemandes (d'Aix la Chapelle et de KarlsRuhe) participent toujours à Quaero. Et voilà qu'un troisième projet voit le jour ! Pharos (Platform for Search of Audiovisual Resources Across Online Space), financé par l'Europe à hauteur de 8,5 milllions d'euros, compte une douzaine de partenaires : École polytechnique de Lausanne, L3S Reseach Center d'Hanovre, et... France Télécom, également présent dans Quaero ! L'éditeur norvégien Fast pilote le projet, bien que la Norvège ne soit pas membre de l'union européenne.
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