Les négociations sur les salaires patinent dans les SSII et chez les fournisseurs

La crise de la zone euro, qui intervient après trois années de modération salariale, pèse sur les négociations en cours. Le point chez Alcatel Lucent, Steria, Atos et Capgemini.
Plusieurs centaines de salariés d’Alcatel Lucent se sont rassemblés le 12 mars devant le siège social de l’équipementier à Paris. Une délégation de l’intersyndicale devait être reçue par le PDG, Ben Verwaayen. Après des journées de débrayage les 10 et 14 février, la CFDT, la CFE-CGC et la CGT avaient appelé à cette nouvelle action. En cause : le gel des salaires en 2012.
Sur son site, la CGT fait valoir qu'Alcatel-Lucent a enregistré 1 milliard d’euros de résultat net en 2011, « le meilleur résultat du groupe depuis sa création ». En obtenant 2,5 % d’augmentation, « un rattrapage de l’inflation », les salariés se verraient récompensés du travail accompli. D’autant que le top management a, lui, vu sa rémunération augmenter de 35 %, passant d’une enveloppe de 23 millions d'euros à 31 millions entre 2010 et 2011.
Alcatel Lucent n’est pas la seule entreprise IT à ne pas vouloir délier les cordons de la bourse. La crise de la zone euro, qui intervient après trois années de modération salariale, pèse sur les négociations annuelles obligatoires (NAO) en cours.
Suspension de trois mois des NAO chez Steria
Chez Atos Intégration, l’intersyndicale a boycotté la dernière réunion de travail fixée au 8 mars, jugeant les propositions de la direction « à mille lieues des demandes des organisations syndicales ».
En janvier, la direction de Steria a, elle, décidé de suspendre pour trois mois les NAO, estimant que les prévisions économiques pour 2012 étaient incertaines sur le marché des services. Les négociations reprendront donc au deuxième trimestre. En attendant, les membres du comité exécutif du groupe, tout comme ceux du comité de direction France, ne seront pas augmentés en 2012 « dans un souci d’exemplarité ».
Chez Capgemini et Sogeti, en revanche, les négociations ont été rondement menées en trois réunions pour s’achever en décembre dernier. L’accord suivi vise à valoriser les rémunérations les plus basses en reconduisant une grille de minimas et par un effet de rattrapage.
« L’enveloppe des augmentations pour 2012 représenterait 1,5 % de la masse salariale. Soit nettement en dessous de la seule inflation pour 2011 », dénonce la CFDT qui n’a pas signé l’accord.
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