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Olivier Buquen, délégué interministériel à l'intelligence économique
Colonne vertébrale de la société de l'information, les NTIC apparaissent comme un outil incontournable à la compétitivité des entreprises. Revers de la médaille, le monde virtuel est également devenu le territoire de dangers potentiels pour les entreprises comme pour les Etats. Les NTIC sont à la fois un appui technique indispensable à la pratique de l'intelligence économique en tant que savoir-faire, et une source de risques dont celle-ci doit tenir compte dans son objectif quotidien de protection de l'information stratégique des acteurs économiques. Cette ambivalence fait des NTIC un sujet d'une brûlante actualité.
Collecter l'information utile
Il n'y a pas d'intelligence économique sans veille. Une pratique indispensable pour qui souhaite s'adapter ou anticiper les évolutions de son environnement externe. Il est vrai que l'explosion d'internet a conduit à un double phénomène de surabondance et d'instantanéité de l'information, auquel les outils de collecte et de traitement avancé de l'information (TAI) apportent des solutions concrètes. Ces derniers systématisent une veille sur l'image d'une entreprise, ou sur l'environnement financier, juridique ou scientifique et technologique dans lequel elle évolue. La veille aide aussi à identifier des débouchés commerciaux, à trouver des partenaires, à surveiller la concurrence, à repérer les atteintes à la réputation, à accroître son influence, etc. Les pratiques de veille stratégique sont essentielles pour optimiser la réactivité et la compétitivité des entreprises. L'offre française de solutions logicielles en la matière est d'ailleurs bien représentée par les professionnels du secteur, dont les savoir-faire sont reconnus et concurrentiels.De ce point de vue, les technologies de veille informationnelle constituent le bras armé de l'intelligence économique. L'utilisation des outils de TAI permet aux acteurs de tenir à la fois l'épée et le bouclier : mieux collecter l'information pour mieux anticiper, et ainsi mieux se prémunir des bouleversements susceptibles de répercuter sur l'activité économique.
Nouveaux risques
La société de l'information comporte ses propres vulnérabilités. Les cyberattaques contre les gouvernements ou les entreprises ont quintuplé ces deux dernières années. La presse britannique se faisait l'écho, il y a peu, d'agressions de ce type, perpétrées contre le siège de la Bourse de Londres. Cela pose le problème de la sécurité des informations électroniques. Nombre d'entreprises font l'objet d'intrusions illégales dans leurs réseaux internes, sans toujours savoir mesurer l'étendue des dégâts, la quantité de données volées, ou connaître l'origine de ces attaques. Il s'agit pourtant d'un impératif de sécurité économique majeur, car l'information stratégique fait partie du patrimoine vital d'une entreprise. Les NTIC représentent un vecteur de risques potentiels, appelant une nécessaire démarche de sensibilisation des acteurs économiques que la Délégation interministérielle à l'intelligence économique s'efforce de conduire, aux côtés d'autres services de l'Etat. Chacun doit comprendre que protéger l'information stratégique de son entreprise, c'est protéger son emploi. Les NTIC sont donc plus que jamais au cœur de l'intelligence économique, en tant qu'instrument de la veille stratégique, d'outil d'influence et facteur de risques potentiels pour les Etats et les entreprises.
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