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Les opérateurs étendent leurs services vers certaines missions des infogérants informatiques. À l'inverse, la plupart des infogérants n'entendent pas les concurrencer sur les télécoms, si ce n'est IBM GS, plus combatif.
À l'heure où le téléphone devient une application informatique comme une autre, assiste-t-on à une redistribution des cartes entre les opérateurs et les infogérants ?' Les opérateurs se positionnent de plus en plus comme des intégrateurs, constate Laurent Piau, directeur de l'activité Conseil et réseaux d'entreprise chez Devoteam. Ils élargissent leur périmètre au-delà du WAN. ' Résultat : un acteur comme France Télécom ?" et BT va dans le même sens ?" a étoffé ses prestations. Il intègre et administre les LAN et la téléphonie sur IP de ses clients, fournit des centres de contacts virtuels et héberge des serveurs. Chez Airbus, France Télécom gérera ainsi sur site les nouveaux PABX-IP et les quarante mille téléphones IP qu'il déploie actuellement. ' France Télécom se voit plus comme un IBM que comme un opérateur ', relève Laurent Piau.
Au client d'insister
Laurent Kocher, directeur de l'intégration et des services de France Télécom, rectifie : ' Nous sommes focalisés sur les communications, et non sur l'informatique de gestion, à la différence d'IBM. Les communications deviennent un seul lot dans les contrats, à cause du passage au tout-IP. Il reste les lots applications et infrastructures informatiques. ' Toutefois, la frontière entre infogérants et opérateurs devient floue. ' Il y a rivalité sur les processus de sécurité et sur le management des infrastructures ', estime Stéphane Pras, directeur des systèmes d'information de CSC. Un exemple typique : l'administration des LAN. Une prestation qui sera assurée aussi bien par EDS pour United Air Lines que par France Télécom pour Schneider Electric, mais via Cap Gemini, qui est le détenteur du contrat d'outsourcing. Beaucoup d'infogérants, pour leur part, ne s'engagent sur les télécoms que sur demande du client. ' Nous n'intervenons sur l'outsourcing réseau que si le client réunit l'infrastructure informatique et les télécoms au sein d'un seul contrat, confirme Thierry Miléo, directeur des télécoms et média chez Atos Origin. Cela concerne surtout les petites sociétés, où les télécoms ne représentent que 10 à 15 % du contrat total. '
Les vendeurs de bande passante sollicités
Atos fait alors appel à des vendeurs de bande passante, au premier rang desquels France Télécom. Une poignée de contrats de ce type, de quelques millions d'euros, sont émis en France chaque année. Même approche chez EDS, qui n'entend plus concurrencer des acteurs comme BT ou Equant. ' Désormais, nous ne prenons en charge les communications que si le client le demande, décrit Pierre Montcel, d'EDS, et si nous avons les moyens de piloter les SLA (Service level agreement) et d'atteindre le prix désiré. 'CSC, plus volontaire, assure les télécoms dans 60 % de ses contrats, avec ses partenaires, BT ou France Télécom. Mais le plus combatif semble être IBM Global Services. Il sélectionne les opérateurs via des appels d'offres pour des contrats d'outsourcing global, incluant les communications. Au final, le contrat aura deux visages. Soit l'infogérant émettra une facture unique incluant les services télécoms, plus ou moins enrichis de services sur mesure, et sera responsable des SLA de bout en bout. Soit il contrôlera toujours les performances de l'opérateur télécoms, mais ce dernier facturera le client en direct.
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