Les opérateurs subissent une révolution qu'ils ont eux-mêmes déclenchée
Le volume de données explose, au risque de la saturation des réseaux mobiles
Voilà une réaction en chaîne que peu avaient prédite, et surtout pas les opérateurs de téléphonie mobile. A savoir l'explosion des ventes de smartphones, le développement frénétique des applications et de l'internet mobile, et donc l'augmentation du trafic de données sur des réseaux soit disant à peine dimensionnés pour supporter cette charge supplémentaire. En 2010, cette tendance s'est encore renforcée, selon le cabinet Gartner, qui estime qu'au troisième trimestre, le volume de smartphones vendus a crû de 96 % en un an. Ils comptent désormais pour près de 20 % des téléphones portables commercialisés à travers le monde.Cette même année, Google est monté en puissance, tant sur le nombre de terminaux fonctionnant avec son système d'exploitation (OS) Android, que sur le nombre d'applications disponibles. D'ailleurs, son OS mobile est désormais le deuxième le plus utilisé, avec 25 % de parts de marché, juste derrière Symbian, en chute libre, et il dépasse celui d'Apple de 10 points.Selon une étude menée par l'éditeur de solutions de gestion des abonnés Arieso, les deux plus gros consommateurs de bande passante seraient l'iPhone 4 d'Apple et le Galaxy S de Samsung. Ce rapport précise aussi que le nombre d'appels voix par abonné reste à un niveau relativement bas. Un phénomène qui ne se limite pas au grand public puisque les entreprises équipent leurs collaborateurs (dirigeants, cadres et techniciens) de smartphones. Ils améliorent ainsi leur mobilité en leur donnant accès, à distance, aux courriels, aux logiciels de CRM ou aux applications métier de leur société.La géolocalisation, elle aussi, a catalysé le développement d'applications en plein essor (gestion des tournées, éco-conduite professionnelle…).Indéniablement, c'est Apple qui a amorcé ce phénomène avec le lancement de l'iPhone. Mais il a été bien aidé par les opérateurs et leurs offres data dites “ illimitées ”. Face au succès, ils s'en mordent les doigts, affirmant que leurs réseaux ne seraient pas dimensionnés pour supporter cette montée en charge. Résultat : saturation, risque de dégradation de la qualité de service, voire panne. Verdict : les opérateurs devraient peu à peu mettre un terme aux offres données illimitées. “ Aujourd'hui, 10 % de nos clients consomment 70 % de la bande passante. On ne peut plus s'en tenir aux structures tarifaires actuelles ”, indiquait en novembre dernier, à l'occasion du Digiworld Summit de l'Idate, Stéphane Richard, directeur général de France Télécom.
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