Visual Studio .Net de Microsoft et Eclipse IDE totalisent 78 % de parts de marché. Ces environnements de développement intégrés (EDI) n'ont jamais si bien porté leur nom. Modulaires, extensibles, ils deviennent de vrais
socles d'intégration, que des éditeurs tiers enrichissent de nombreux modules (édition, test et optimisation de code, refactoring, modélisation fonctionnelle, supervision de serveurs d'applications, etc.).Cette approche aidera bientôt les entreprises à se construire une plate-forme de développement sur mesure en assemblant des modules autour d'un seul modèle de données projet et d'un seul processus homogène de développement.
' L'intégration doit s'opérer au niveau des référentiels et de leurs API plutôt qu'au sein d'un seul outil. Un seul EDI, aussi gros soit-il, ne répondra jamais aux besoins de tous les acteurs d'un projet en même
temps ', prévient Sébastien Brunot, architecte chez Octo Technology.
Résoudre les échecs dus aux dialogues inefficaces
Les EDI industrialisent le cycle de développement en intégrant une dimension méthodologique et en automatisant la chaîne de production des applications. Ils rassemblent aussi les acteurs d'un projet et leurs outils autour d'une
seule plate-forme. ' On assiste à la naissance des " SAP du développement " ', résume Sami Jaber, directeur technique de Valtech Toulouse. Comme dans l'écosystème des PGI, chaque
éditeur se spécialise dans un domaine particulier. L'optimisation du travail en équipe et la prise en compte des phases en amont du développement semblent les plus prometteurs dans un avenir proche.En effet, toutes les études montrent que les échecs des projets informatiques ne sont pas liés aux développeurs ?" domaine couvert par les EDI ?", mais plutôt à la difficulté des équipes informatiques à dialoguer
efficacement en interne et avec leurs directions fonctionnelles. L'ajout de fonctions de collaboration dans les futures moutures d'EDI résoudra donc en partie ces difficultés. ' Pouvoir affecter des tâches à des développeurs
directement dans l'environnement de développement est une avancée significative pour un chef de projet ', estime Bruno Boucard, architecte à la Société Générale.Certaines solutions matures mais peu utilisées, tels les outils de gestion des exigences et des configurations, devraient, elles aussi, voir leur usage se développer largement. ' Une gestion de
configurations procure un important retour sur investissement (amélioration de la productivité, qualité du code, fiabilisation des processus de déploiement...). Elle force les développeurs à industrialiser leur démarche en leur imposant un
cadre méthodologique sans nécessiter de conduite du changement ', illustre Pascal Jarry, responsable de l'architecture technique chez BNP Paribas Securities Services.Découpler le métier de la couche technique
Hormis les problèmes de communication, 56 % des projets informatiques échouent à cause d'une mauvaise compréhension des besoins des utilisateurs. Fiabiliser la récolte, puis la traduction dans un langage technique des
exigences et des besoins des utilisateurs s'impose donc. Bruno de Combiens, directeur marketing produits de Borland en France, insiste : ' Toutes ces dimensions du projet ?" collaboration, gestion des exigences,
etc. ?" n'ont rien à voir avec le code. Vouloir à tout prix intégrer ces fonctions aux EDI n'a donc pas de sens. Nous croyons plutôt à l'apparition d'une deuxième génération d'outils. 'L'éditeur parie sur une approche totalement nouvelle. ' Nous prenons de la hauteur dans la pile technologique du cycle de développement afin de proposer une approche indépendante de la plate-forme, du
langage et de l'EDI ', explique Bruno de Combiens. Rejoignant ainsi les spécialistes du BPM tel Intalio et ceux de l'intégration comme Webmethods, qui découplent le métier de la technique. La plate-forme de Borland dissocie
la définition des exigences et la modélisation des processus métier du socle technique d'exécution. La modélisation métier se voit réalisée via BPMN, et la traduction en processus exécutables l'est par BPEL. Pour Sami Jaber, cet accroissement de
l'abstraction des modèles métier va favoriser l'automatisation des tâches fastidieuses comme la production du code. ' Demain, une application prendra la forme d'un modèle métier exécutable par l'EDI, au lieu dêtre du byte
code ', prédit-il.
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