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En s'appuyant sur son puissant moteur de virtualisation, l'AS/400 devient une plate-forme d'intégration ouverte à de nombreux systèmes d'exploitation.
Au cours de ses dix-huit ans d'existence, le vénérable serveur AS/400 a subi un grand nombre de mutations qui l'ont d'abord transformé en iSeries, puis en i5. Bénéficiant dès l'origine d'importantes innovations technologiques, il a su
évoluer en absorbant les technologies émergentes, et se positionne aujourd'hui encore à côté d'autres plates-formes de conception plus récente. Avec quelques petits plus bien à lui qui en font un serveur taillé pour la consolidation.Ce n'était pourtant pas son rôle originel. Cette machine de milieu de gamme d'IBM, intercalée entre les grands systèmes et les serveurs Unix et Windows, héberge traditionnellement les applications métier des PME. Celles-ci sont soit
développées en interne, soit fournies par des éditeurs comme Mapics ou Intentia... Mais, au fil du temps, l'infrastructure informatique des entreprises s'est complexifiée avec l'arrivée des postes et des serveurs Windows, des plates-formes de
messagerie, des serveurs web... Et, aujourd'hui, il n'est pas rare de trouver dans les PME une vingtaine de serveurs utilisant deux à trois systèmes d'exploitation différents. Ce qui s'est traduit par une envolée des coûts informatiques. Pour
contrecarrer cette inflation, IBM a repositionné ses serveurs iSeries en tant que machines de consolidation. La nouvelle génération offre des possibilités étendues dans ce domaine.
Davantage de puissance et d'espace disque
Elle est d'abord montée en puissance. Une machine de taille moyenne remplace avantageusement deux ou trois serveurs de la génération précédente. Cela a été le cas chez Fortis Assurances, qui a troqué deux AS/400 pour un i810.
L'opération a permis d'augmenter la capacité de stockage de 40 % et de tripler les performances, tout en réalisant une économie de 40 % sur la facture. Les gains sur les applications sont du même ordre de grandeur. En effet, les licences
des logiciels se voient en général tarifées au nombre de machines. Malgré cela, les utilisateurs ne se privent pas de critiquer IBM pour ses tarifs qu'ils jugent excessifs. Bien que ceux-ci évoluent régulièrement à la baisse, ils ne peuvent
toutefois se comparer aux coûts d'autres systèmes, l'offre globale d'IBM s'entendant ' service compris '. Ce que les petites et moyennes entreprises sans grandes compétences informatiques
apprécient.Autre atout de l'iSeries : son faible coût de possession, qui découle d'une fiabilité éprouvée et d'une administration simplifiée. Ainsi, le club sportif Racing Club de France ne dispose d'aucun administrateur pour son serveur.
Chez Horiba-ABX, société de diagnostics médicaux hématologiques et biologiques, la supervision n'occupe que 0,15 % d'un temps plein. Sauveur Ferrigno, le responsable de l'informatique de gestion, constate : ' Nous
n'avons connu aucune panne en neuf ans. Cela fait une grosse différence avec le monde Windows. ' Et lorsqu'un élément présente des signes de faiblesse, IBM est prévenu à distance et intervient pour remplacer les éléments
défaillants, le plus souvent à chaud, sans interruption du serveur. Les seules visites régulières sur site servent à installer les nouvelles versions du système.Mais la véritable force de ces machines réside dans le système d'exploitation OS/400 (aujourd'hui rebaptisé i5/OS). Il offre la possibilité de spécifier des partitions logiques, véritables sous-systèmes virtuels totalement
indépendants les uns des autres, et disposant de ressources propres. Une des configurations les plus courantes comprend une partition de production et une autre de développement et recette. De cette façon, la mise au point d'une application ne
risque pas de pénaliser le fonctionnement courant. Les configurations plus évoluées tirent profit du partitionnement dynamique, qui réaffecte à chaud les ressources d'une partition. Horiba-ABX a mis en ?"uvre ce procédé pour gérer l'informatique
de son réseau mondial. La société affecte une partition à une ou plusieurs agences dont les fuseaux horaires sont proches.
Linux sur AS/400 : pas si courant
La mise à disposition de la puissance de calcul se trouve programmée à l'avance en fonction de la courbe d'activité. Au cours d'une journée, les processeurs sont d'abord réservés en priorité aux partitions des agences asiatiques, puis
ils s'équilibrent pour donner progressivement de la puissance aux utilisateurs européens et, en soirée, aux bureaux d'Amérique. En outre, la partition dédiée à l'entrepôt de données reçoit des ressources importantes pendant une plage horaire
spécifique, peu sollicitée par les utilisateurs : cela aide à l'alimenter et à produire le reporting associé sans ralentir les autres activités. Par ailleurs, chaque partition, totalement indépendante des autres, peut s'adapter aux
caractéristiques culturelles du pays au niveau de la présentation des données et des écrans.La consolidation ne se restreint pas au monde AS/400. Depuis l'origine de la plate-forme, de nombreux éditeurs ont certes développé des progiciels sous OS/400 dans la gestion d'entreprise et dans les secteurs verticaux (distribution
automobile, gestion immobilière...), mais ces applications échangent de nombreuses données avec celles qui fonctionnent sur d'autres systèmes. Le partitionnement logique a accompagné ce mouvement en ouvrant largement les iSeries et i5 à
d'autres systèmes d'exploitation. Le premier promu a bien sûr été Linux, poussé par le prosélytisme d'IBM. Les partitions Linux des iSeries hébergent des logiciels libres ?" serveur web Apache, serveur de fichiers Samba, pare-feu ?",
mais aussi des logiciels maison, à commencer par Lotus Domino ou le serveur d'applications WebSphere. Mais ces partitions Linux restent encore rares. Quelques entreprises, comme la Société du cheval français ou l'Ecole des loisirs, les ont toutefois
mises en ?"uvre.Les serveurs i5 hébergent aussi de façon optimisée les dernières mises à jour d'AIX. Cette dernière version bénéficie des innovations les plus récentes, en particulier le micropartitionnement, qui autorise la création de dix
partitions maximum par processeur. Réputée pour ses capacités de calcul, la version Unix d'IBM accueille des applications gourmandes en ressources, comme les progiciels de gestion intégrés des entrepôts de données. Et Windows, dans tout ça ?
Devant la multiplication des postes de travail lourds, coûteux, peu sûrs et ingérables, les directeurs informatiques cherchent à centraliser leur bureautique. Les serveurs iSeries y répondent en accueillant des serveurs xSeries IBM basés sur des
processeurs Intel. Ce sont soit des boîtiers externes (IXA), soit des cartes internes (IXS). Ils bénéficient d'une gestion commune des données au niveau des entrées-sorties virtuelles du serveur iSeries. Ces serveurs xSeries intégrés tournent aussi
sous Linux.
Plus de modernité grâce aux partenaires
Naturellement, une telle consolidation entraîne une concentration des risques. Il s'avère donc utile de prévoir des moyens adaptés pour gérer la réplication et la sauvegarde des données, la restauration des systèmes en cas de panne ou
de sinistre et, si nécessaire, la haute disponibilité. Plusieurs éditeurs proposent des solutions qui s'appuient sur les caractéristiques du système, en particulier les fonctions de journalisation.Malgré son évolution continuelle, certains éléments de la plate-forme sont demeurés tels quels. Des éditeurs indépendants ont élaboré des solutions destinées à moderniser les communications, l'échange de données avec le monde Windows,
l'affichage des postes 5250 en mode caractère ou l'impression avec des éléments graphiques dynamiques. Les solutions choisies pour l'affichage graphique s'appuient sur les technologies les plus variées, depuis le simple rhabillage à la volée
(revamping), jusqu'à la réécriture complète des applications.Le recours fréquent à Java est bien dans l'air du temps, mais des outsiders marquent des points, dans un monde où la culture du développement s'appuie encore beaucoup sur le langage RPG ou GAP (lequel s'est aussi modernisé). Conçu
pour la gestion, il reste la base de nombreuses applications spécifiques ou de progiciels. Ainsi, l'outil PHL Web du jeune éditeur PHL Soft gère l'affichage par des données XML, tout en conservant la logique des programmes RPG. En l'adoptant,
Horiba-ABX résout également un problème de continuité d'activité. En effet, pour le moment, le flux des écrans caractères 5250 transite par un réseau Frame Relay et, en cas de panne, la restauration du serveur iSeries peut prendre douze heures.
Comme l'accès aux écrans générés par PHL Web s'effectue par intranet, le basculement vers un serveur de secours pourra se faire en quelques minutes par la simple mise en place d'un tunnel SSL. Belle illustration de la capacité des iSeries à rester
au centre de l'infrastructure informatique !redaction@01informatique.presse.fr
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