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Les portables renforcés, semi-durcis ou durcis ont le vent en poupe, car ils permettent de limiter les opérations de maintenance en privilégiant la robustesse, sans remettre en cause l'ergonomie.
' Ma flotte de portables ? Je n'en entends, pour ainsi dire, pas parler ! ' affirme Thierry Bloc'h, responsable micro-informatique d'Eurovia, filiale du Groupe Vinci. Une
sérénité que nombre de responsables informatiques aimeraient pouvoir afficher... La solution miracle d'Eurovia, c'est l'adoption de PC portables durcis ou semi-durcis, autrement dit, consolidés afin de résister aux aléas d'une utilisation
quotidienne à l'extérieur de l'entreprise, voire en environnement hostile. Sur ce segment de marché interviennent des acteurs historiques comme Panasonic (58 % de parts de marché européen) ou Itronix. Les constructeurs traditionnels, comme IBM,
HP, Dell ou Toshiba, ont également enrichi leur catalogue de modèles renforcés munis de châssis en magnésium, d'absorbeurs de chocs et de claviers étanches conçus pour résister aux projections d'eau... Certes, ces portables ne répondent pas
complètement aux spécifications propres aux matériels durcis, telles les normes MIL-STD 810F (six chutes successives de 80 cm, exposition à des températures de ?" 20?' à + 60?', projection d'eau) ou encore IP67 pour l'étanchéité, mais ils
garantissent aux cadres itinérants une robustesse minimale. Un rapport du cabinet Venture Development Corporation (VDC) confirme d'ailleurs la bonne santé de ce marché. Sa croissance serait de 9,5 % pour les trois prochaines années, pour
atteindre en 2009 un volume de 5,5 milliards d'euros. Ce rapport établit que les services administratifs sont les plus demandeurs d'offres semi-durcies ou durcies, devant les forces commerciales et le secteur de la logistique. Pour chacun de ces
secteurs, VDC prévoit une augmentation des ventes de respectivement 4,9 %, 23,5 % et 9,4 %...
Les besoins : des coûts de maintenance réduits
Faire le choix d'un PC durci, c'est souvent une nécessité pour des utilisateurs confrontés à des situations extrêmes, telle l'équipe usine rallye tout-terrain de Mitsubishi Motors Motor Sports. Bernard Lindauer, directeur
d'exploitation, et un ingénieur, suivent les coureurs de l'équipe usine lors des rallyes, dont le Paris-Dakar. ' Nous travaillons à l'extérieur, en milieu hostile [sable, pluie, chutes, Ndlr], pour assurer
l'assistance des voitures de course. Tous les soirs, nous devons nous connecter à un boîtier électronique doté de ports USB, RS-232 et Ethernet placés dans les véhicules. Ce boîtier nous permet de charger les paramètres des systèmes électroniques de
contrôle ou de décharger le système d'acquisition de données. Avant le dernier Paris-Dakar, nous avions des portables classiques qui souffraient de diverses détériorations [écran, charnière, clavier, Ndlr]. Fin 2005, nous avons
voulu sécuriser le matériel ', explique Bernard Lindauer.Sans être soumises à de telles contraintes, beaucoup d'entreprises remplacent leurs portables classiques par des PC durcis dans le but d'accroître la fiabilité des postes de travail et de réduire les coûts de maintenance.
' Nous travaillons avec une force commerciale de 200 personnes qui font la promotion de nos produits dans les bureaux de tabac et qui n'ont pas de bureau attitré, explique Jean-Sébastien Hurgon, chef de projet chez
Philip Morris France S.A.S. Ces commerciaux ont besoin d'un outil leur permettant de faire de la saisie et d'envoyer ensuite les données par une connexion ADSL ou RTC à notre entrepôt de données [CRM Siebel, Ndlr].
Nous sommes passés, il y a maintenant deux ans, d'une offre de portables classiques munis d'une housse de protection à des modèles durcis, avec l'objectif de réduire de 30 % les interventions de maintenance. '
Un objectif quelque peu analogue à celui de Pascal Poisson, responsable du développement des ventes chez Matines, société spécialisée dans la production et la commercialisation d'?"ufs. ' Notre force de vente est composée de
25 personnes, dont une majorité de chefs de secteur qui visitent les grandes enseignes. Nous avions opté pour des Libretto [1/2 A4, 900 g, Ndlr], mais nous avions des problèmes de fiabilité. Sur une trentaine de machines,
il a fallu que nous changions sept ou huit disques durs. Il y a deux ans, nous avons donc souhaité évoluer vers une offre disposant d'un écran plus large, mais surtout qui offrait une meilleure résistance ', explique-t-il.Si Philip Morris et Matines ont choisi des matériels durcis, d'autres entreprises privilégient des portables uniquement renforcés. À l'image d'Eurovia, qui a distribué ce type de matériel à ses chefs de chantier, ses cadres chargés du
suivi des travaux ainsi qu'à ses cadres dirigeants. ' Au départ, nous ne souhaitions pas nous orienter vers une offre spécifiquement durcie. Nous cherchions davantage un compromis entre la rigidité, le poids, les composants
techniques et la maintenance pour équiper sept délégations régionales ', explique Thierry Bloc'h, responsable micro-informatique chez Eurovia. ' Nous avons mis en place, depuis 1999, une politique
d'équipement avec une sélection centralisée des produits. Les matériels retenus sont équipés d'un master commun avec un CD de restauration ', ajoute-t-il.
Les critères de choix : des tests grandeur nature
Plus l'environnement de travail est hostile, plus l'entreprise devient sensible aux critères de robustesse. À l'image de Bernard Lindauer, de Mitsubishi Motors Motor Sports, très exigeant sur le choix de son matériel.
' Nous devons faire face à des projections de sable et d'eau lors de nos interventions, ce qui soumet les portables à rude épreuve. S'agissant de nos critères, nous voulions que le clavier soit étanche à l'eau et à la
poussière, tout comme les ports de connexion qui sont protégés par un bouchon étanche. Par ailleurs, nos précédents portables étaient protégés par une boîte en aluminium pour éviter les chocs lors des phases de transport ou de manipulation. Ce
dispositif n'était pas suffisant, car les marques des touches du clavier apparaissaient sur l'écran. Reste l'autonomie. À ce niveau, nos impératifs portent sur un minimum de une heure, ce qui correspond au temps de transfert des données pour trois
véhicules. Nous avons fait des essais dans la poussière et des tests avec le GoBook III d'Itronix qui ont été satisfaisants, ce qui a déterminé notre choix. ' Chez Philip Morris, le processus de choix du matériel a été plus
long, dans la mesure où l'équipement était destiné à 200 personnes. ' Nous avons mis en concurrence quatre modèles, un Panasonic CF18 durci, un CF73 semi-durci, un portable convertible tablette PC [HP TC1000, Ndlr]
et un portable classique (HP Compaq Evo 610). Nous les avons soumis à un groupe d'utilisateurs disposant d'une bonne expertise fonctionnelle, composé de six commerciaux terrain, de deux techniciens et de deux
commerciaux rattachés au siège. Nous avons pu, avec eux, déterminer une dizaine de critères-clés, les-quels, outre la robustesse, privilégiaient, dans leur majorité, l'ergonomie. Figuraient notamment la qualité de l'écran ?" luminosité,
sensibilité tactile, résistance ?", le poids et l'autonomie. S'agissant de la robustesse, nous avons tout simplement soumis le modèle durci à des tests grandeur nature, à savoir le laisser tomber d'une hauteur de 1,5 mètre. In fine, nous avons
retenu le Panasonic CF18 durci pour les commerciaux, et le Panasonic CF73 pour les managers ', détaille Jean-Sébastien Hurgon.Moins exigeant en matière de robustesse, le responsable micro-informatique d'Eurovia a également équipé différemment les chefs de chantier et les cadres itinérants. Les premiers ont hérité de l'offre renforcée d'IBM avec les nouveaux
convertibles tablette PC IBM X41, les seconds ont bénéficié de portables renforcés IBM T43. ' Nous souhaitions que la maintenance matérielle soit gérée par chaque délégation régionale, en relation avec la hot line d'IBM, via
leur service ThinkPad Express ', ajoute Thierry Bloc'h.
Les gains : des pannes moins fréquentes
Force est de constater que les offres renforcées, semi-durcies ou durcies apportent de nombreux avantages aux entreprises, particulièrement sur le plan de la fiabilité (lire encadré p. 35). ' Je n'entends
pour ainsi dire plus parler de la flotte de portables, se réjouit également Thierry Bloc'h. Les châssis renforcés en titane magnésium et le système d'absorption des chocs au niveau des disques durs limitent de façon
significative les interventions. Quand j'interroge les délégations régionales sur le service après-vente ThinkPad Express, les prises en charge éventuelles sont finalisées dans un délai maximal de six jours en cas d'intervention lourde. Elles
donnent lieu à un échange standard de pièces à J+1, si nécessaire. 'Un sentiment positif que partage Bernard Lindauer chez Mitsubishi Motors Motor Sports. ' Nous avons pu vérifier grandeur nature la fiabilité des GoBook lors du dernier Paris-Dakar. In fine, nous nous sommes
affranchis de toutes les contraintes que nous avions précédemment, particulièrement les précautions que nous devions prendre lors des phases de transport. Sur le plan de l'étanchéité, il n'y a rien à redire, y compris au niveau des ports. Désormais,
nous passons rarement un coup de soufflette sur le clavier. Quant à l'écran tactile, il bénéficie d'une très bonne rigidité. ' Des propos confortés par ceux de Pascal Poisson, chez Matines. ' En
l'espace de un an et demi, nous avons enregistré cinq retours atelier et une panne de disque dur pour les quarante Panasonic T2 que nous avons déployés. En matière d'autonomie, les commerciaux n'ont quasiment plus besoin de recharger la batterie sur
l'allume-cigare, puisqu'ils peuvent travailler entre quatre heures et quatre heures et demie sur leur ordinateur. '
Les attentes : alléger les portables
Restent encore quelques points qui, selon les responsables informatiques et les utilisateurs, nécessiteraient des améliorations. Lesquelles portent principalement sur le poids, l'autonomie, l'équipement, voire l'évolution de certains
modèles en convertibles tablettes PC. ' Pour les commerciaux qui travaillent debout dans les rayons des grandes surfaces, une tablette PC est plus pratique à utiliser. Nous nous posons la question d'évoluer vers des outils de
ce type, tel le ThinkPad X41 d'IBM, mais il s'agit là d'offres renforcées et nous ne savons pas ce qu'elles valent véritablement en matière de robustesse ', ajoute Pascal Poisson, chez Matines.Parmi les autres souhaits manifestés par le responsable du développement des ventes de Mitsubishi Motors, les offres durcies devraient pouvoir peser moins de deux kilos, média optique compris. ' Ce n'est pas le
cas pour l'heure, et pourtant le lecteur CD est bien pratique pour les mises à jour. Les commerciaux utilisent de ce fait des clés USB ou se connectent au réseau si ces mises à jour sont trop volumineuses. ' Pour Bernard
Lindauer, l'écran (12,1 pouces) du GoBook III gagnerait à être plus grand et il faudrait effectivement aussi gagner en légèreté (3,7 kg).Thierry Bloc'h évoque, pour sa part, la disparition de certains ports, suite aux évolutions successives des gammes. ' Dans certaines exploitations de terrain, et pour des installations industrielles, les
connexions sur des systèmes de pesée, par exemple, s'effectuent via le port RS-232. Le fait qu'il n'y en ait plus sur le portable nous oblige à acquérir un socle d'extension ou à acheter une PC-Card avec la connectique ad
hoc ', souligne-t-il. Quoi qu'il en soit, malgré les points à améliorer, une chose est certaine, le durci séduit bel et bien l'entreprise...
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