Les postes de travail sous Linux n'ont encore investi que quelques îlots : l'enseignement technique, le développement logiciel (comme chez Bull, Alcatel ou Philips Semiconductor), les parcs dédiés à des suites fermées d'applications (comme dans les agences Unedic), ou les magasins Leroy Merlin ou la clinique Pasteur de Toulouse. Mais qu'on ne s'y trompe pas : dès qu'il aura réglé ses derniers défauts de jeunesse, Linux a toutes les chances de s'imposer. Avec à la clé une maintenance plus économique, sans toutefois supprimer la nécessité d'un service après-vente.Des cinq distributions courantes en France (Red Hat, Suse, Debian, Mandriva et Ubuntu), seules Red Hat et Suse disposent déjà d'un authentique service de support technique. Depuis octobre 2003 pour Red Hat, et fin 2004 pour Suse. Chez Red Hat, il repose sur Red Hat Network, plate-forme de gestion de systèmes. Il inclut un engagement de durée de vie de sept ans, la certification des matériels tiers, l'assurance
open source de protection de la propriété intellectuelle, la maintenance, les mises à jour, ainsi que l'assistance web et téléphonique.
' C'est un service de niveau 3 destiné aux seuls administrateurs locaux ', précise Franz Meyer, directeur Europe du Sud de Red Hat.Pour Suse, Novell a formalisé les contrats de maintenance Upgrade Protection. Ils comprennent la fourniture des nouvelles versions logicielles, la correction des bogues, et l'assistance web suivant cinq niveaux de souscription : depuis le support simple aux heures ouvrées seulement jusqu'au support dédié en 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et de dix à un nombre illimité de tickets d'incident par an. À la fin 2006, l'éditeur pouvait déjà revendiquer en France quelque trente mille postes Suse sous contrat de support chez plus de soixante-dix clients.
Ne pas oublier les SSLL
Les SSLL sont plus opportunistes. L'offre de support OSSA
(Open source software assurance) de Linagora couvre cent cinquante logiciels libres (dont une poignée conçue par Linagora lui-même), avec l'activation des comptes et la cartographie en environnement Microsoft, Mandriva et Ubuntu principalement. De la même façon, Alcôve couvre tous les logiciels libres jusqu'au noyau Linux (Red Hat et Debian en particulier). Depuis un an, Bull Services supporte les distributions Suse, Red Hat (avec Firefox, Thunderbird et OpenOffice) et Mandriva sur demande. Leader de la gestion de parcs Windows, HP Services peut également prendre en charge des postes sous Suse, Red Hat et Debian. Quant à Capgemini, il peut maintenir près de deux cents composants
open source, mais pas encore sous Linux. C'est un des rares à facturer le service à l'appel selon le périmètre logiciel et les niveaux de service souscrits. AliaSource, lui, s'est spécialisé dans le support de personnalisation de Debian. Pertec et Zinside assurent le support d'Ubuntu en France (pour ne citer que ces deux sociétés, avec Canonical à l'étranger). Prologue, enfin, a conçu une distribution Use IT Linux Server, incluant la gestion d'un maximum de trente-deux terminaux sous Linux et de leurs applications clients légers (à linstar de Microsoft TSE). Orienté gestion de magasins, Use IT Linux Server revendique un parc de 2 500 postes.
Votre opinion