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En hausse de 10 à 50 %, les recrutements de profils techniques seront confrontés à une forte tension, voire à une pénurie. Du coup, il est indispensable d'élargir le champ de recherche des candidatures.
Développeurs, analystes, chefs de projet, architectes, administrateurs systèmes, ingénieurs systèmes, ingénieurs temps réel... Il n'est pas un métier technique qui ne fera l'objet de nombreuses offres en 2007. Entre 70 et
80 % des plans de recrutement concerneront des profils techniques. Une proportion somme toute logique, puisque c'est bien là le c?"ur de métier des SSII. Mais qui tranche tout de même avec les discours de ces dernières années.Quant aux technologies les plus recherchées, pas de mystère : Java, J2EE, .Net, et consorts restent à l'honneur. Tant pour les débutants que pour les confirmés, voire les seniors experts ou architectes, capables de concevoir les
systèmes d'information ou de définir les frameworks complexes, au sein desquels interviendront les jeunes développeurs. Sur ce secteur largement dominant, seuls les volumes évoluent ?" à la hausse, bien sûr.Le véritable changement, en 2007, réside dans la diversité des profils et compétences recherchés. Impossible d'en dresser une liste. Une diversité qui n'est plus l'apanage des grandes SSII. Ainsi les offres d'emploi liées à la
technique augmenteront d'au moins 10 % en 2007 dans les grandes SSII, voire de 50 % chez nombre de petits prestataires. A condition, que les candidats y pourvoient. C'est dire la nécessité ?" et davantage que pour les profils
fonctionnels ?", d'élargir la recherche des candidatures.
Les universitaires sont très sollicités
Comme pour les profils fonctionnels, les beaux chiffres affichés s'adapteront à la réalité du marché. Sur des volumes en hausse, les intentions pour l'an prochain oscillent dans les mêmes proportions qu'en 2006 : 70 % de
jeunes chez Unilog, deux tiers chez Euriware, 30 % chez Sogeti, et 20 % et moins dans la plupart des prestataires moyens et petits. Le gâteau des jeunes diplômés n'est pas partageable à l'infini.Lancée il y a peu, l'opération Universyntec illustre bien la situation des recrutements en SSII pour 2007. Jusque-là arc-boutées sur une liste très sélective, voire élitiste de quelques grandes écoles d'ingénieurs, les SSII l'ont
étendue à des écoles moins prestigieuses. Aujourd'hui, elles sollicitent même les candidatures des universitaires. Une démarche que l'on n'avait plus observée depuis le début du siècle !Universyntec vise à lutter contre les discriminations et à promouvoir la diversité. Mais c'est aussi un passage obligé pour les SSII en quête de nouveaux candidats universitaires, dont les profils deviennent subitement bien plus
attrayants. Une bonne nouvelle pour ces jeunes diplômés longtemps ignorés.Mieux encore : toutes les filières scientifiques en général sont prises en considération par les recruteurs. On peut donc s'attendre à voir réapparaître des développeurs aux formations très diverses. Une constante dans ces
métiers, mais que la crise avait quasiment gommée.Sans compter que le niveau bac+5 n'est plus forcément requis. Les centres de services en tierce maintenance applicative et ceux de télésurveillance d'infrastructures accueillent de nouveau les techniciens bac+2 ou 3. Un problème,
cependant : les cursus LMD (licence, Master, doctorat) imposent un premier palier de diplôme à bac+3. Or, depuis plusieurs années, les étudiants sont incités à poursuivre leurs études jusqu'à bac+ 5. Résultat : les techniciens
candidats à l'emploi sont rares. Une fois de plus dans l'univers des SSII, la roue tourne !
Des formations certifiantes de haut niveau
Pour tous ces jeunes, issus de grandes écoles ou d'universités, et quel que soit leur cursus, le stage reste le point d'entrée royal. Le taux de transformation de stages en CDI augmente. Il atteint même parfois 75 à 80 %.
Normal : ' Même nos stagiaires sont chassés par la concurrence ', déplorent les responsables de recrutement de grandes SSII.Conséquence de ce déséquilibre entre l'offre et la demande, des programmes de formation se créent partout. Soit pour compléter les connaissances et compétences des débutants, soit pour réorienter celles des confirmés ou des jeunes
issus de cursus scientifiques. Ainsi l'école Supinfo vient de créer un centre de formation à Paris.Suivront, au premier semestre 2007, neuf autres ' Supinfo Training Centers ' en régions. ' Ce développement s'inscrit dans un contexte de marché informatique de
plus en plus favorable, au sein duquel nombre de sociétés annoncent déjà peiner à recruter toutes les compétences dont elles ont besoin ', dit l'école. Objectif : offrir des formations certifiantes de haut niveau aux
entreprises, professionnels, et demandeurs d'emploi en province.Ces derniers reviendraient sur le devant de la scène. Car on reparle de pénurie. Notamment en ce qui concerne les compétences en mainframes. Un constat finalement semblable à celui du passage à l'an 2000. Devant cette situation,
un dirigeant de SSII propose des programmes de formation pour ces chômeurs totalement ignorés par les recruteurs depuis plusieurs années. ' Des chômeurs ? Bien sûr, pourquoi pas ! ' approuvent
les entreprises...
La tendance à la déconcentration continue
Autre bonne nouvelle pour 2007 : la répartition entre la région parisienne et la province poursuit son rééquilibrage ?" toutes proportions gardées, bien entendu. Les centres de services, regroupant les compétences
techniques pour la réalisation de projets au forfait, se sont multipliés depuis deux ans en régions.Aujourd'hui, ils entrent en phase de développement. Les grands prestataires ont eu le temps de s'organiser, et leurs clients n'hésitent plus à accepter, voire réclament, la délocalisation de leurs projets en province. Résultat :
la tendance à la déconcentration s'accentue. Et, selon les grands prestataires, la redistribution des effectifs en régions sera visible d'ici deux à trois ans.Enfin, 2007, année de tension, voire de pénurie d'informaticiens en France ? Voilà de quoi rassurer les salariés et demandeurs d'emploi sur la multiplication des centres offshore. En attendant la prochaine crise ?Toutefois, l'année qui vient verra sans aucun doute le développement de pratiques à surveiller : certains prestataires ont déjà commencé à attirer en France des informaticiens étrangers. Dans le même temps, les officiels
marocains tendent une perche à nos jeunes Français issus de l'immigration... L'informatique est décidément un secteur qui bouge !
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