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L'industrie des télécoms mise sur la technologie 802.16e, dont le décollage est prévu en 2007-2008. Son potentiel est réel en dépit de contraintes.
Quelle entité regroupe le gotha des télécoms, des fabricants de circuits intégrés et des éditeurs de contenu ? Réponse : le WiMAX Forum. Ses quatre cent cinquante membres misent, pour l'essentiel, sur le succès à venir du
WiMAX mobile. Appelée aussi 802.16e-2005 depuis sa normalisation par l'IEEE il y a un an, cette technologie recèle un potentiel qui pourrait égaler celui des réseaux cellulaires 3G. ' Plus de vingt fondeurs travaillent
sur des circuits intégrés WiMAX mobile ', commente Bruno Potdevin, en charge du marketing des accès sans fil haut débit à la division Mobile d'Alcatel.L'appétence de l'industrie est dopée par les prochains déploiements de réseaux nationaux, tel celui de l'opérateur Sprint Nextel aux Etats-Unis, dont l'ouverture des services de données mobiles est prévue pour 2008. Les apports du
802.16e par rapport au WiMAX fixe (802.16d-2004), réservé aux transmissions fixes ou nomades, sont la mobilité avec gestion du transfert intercellulaire (hand-over) pour des terminaux se déplaçant à 120 km/h.En outre, la transmission radio en 802.16e devient plus directionnelle et dessert mieux que le WiMAX fixe des terminaux situés à l'intérieur de bâtiments, grâce à un traitement du signal adapté (de type beam
forming).' L'efficacité spectrale est de l'ordre de 2,4 bits/Hz en 802.16e ', ajoute Bruno Potdevin. De quoi espérer de 1 à 2 Mbit/s utiles par utilisateur. Tout dépendra de la
taille des canaux alloués et de la couverture radio.
Trouver une place, face à la 3G
Reste que le WiMAX mobile devra aussi trouver sa place face aux réseaux cellulaires 3G, en cours de migration vers le HSDPA (lien radio descendant à 3,6 Mbit/s). Il a pour lui d'être à la fois cellulaire et natif IP, de bout
en bout. De surcroît, ' sa technologie d'accès radio SOFDMA [Scalable Orthogonal Frequency Division Multiple Access, NDLR] est deux à trois fois plus efficace que le CDMA utilisé en 3G, en particulier pour
la couverture radio indoor ', affirme Stéphane Cohen, responsable du développement du WiMAX de Motorola.Mais, en Europe, le WiMAX mobile devra composer avec les fréquences déjà allouées au WiMAX fixe, c'est-à-dire la bande 3,5 GHz, alors qu'aux Etats-Unis et en Asie ce sont les fréquences 2,3, 2,4 et 2,5 GHz qui lui sont
réservées. ' En Europe, les opérateurs démarreront en 3,5 GHz. Or, la couverture radio est meilleure de 20 % en 2,5 GHz qu'en 3,5 GHz. Mais ce n'est pas rédhibitoire ', soutient
Stéphane Cohen. Couvrir des zones d'habitat peu dense en WiMAX mobile à 3,5 GHz sera donc plutôt coûteux.En Europe, les fréquences 2,5 GHz sont réservées à l'extension des réseaux cellulaires 3G, mais un débat est en cours pour les rendre technologiquement neutres. Cela dit, les opérateurs 3G, ayant chèrement payé leur
licence, verront d'un très mauvais ?"il l'arrivée de concurrents titulaires de licences WiMAX mobile à petit prix.En France, les services de mobilité ont été exclus des licences WiMAX attribuées cet été. Mais rien n'empêchera un opérateur de déployer des stations de base 802.16e et des terminaux ad hoc dès lors qu'ils sont
utilisés de manière nomade, c'est-à-dire tant que la communication reste à l'intérieur d'une même cellule. Car des équipementiers comme Nokia, Motorola ou Alcatel ne développent que des équipements pour WiMAX mobile. De plus, les deux standards
802.16e et 802.16d sont incompatibles.
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